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Lagonda : british style

Nous aimons ses pantalons de couleur, son choix de gilets et d’écharpes, ses chapeaux, ses bretelles… Il y a bientôt 25 ans que Philippe de Chambarlhac cultive chez Lagonda son goût pour le style anglais, mélangeant pièces classiques et créations plus que twistées. Nous lui avons rendu visite dans la boutique historique de la maison, ouverte en 1977.

Trois vitrines en renfoncement de la rue Franklin, entre le quartier Passy et la place du Trocadéro. Le parking n’est pas chose facile mais on ne regrette pas la visite. A gauche la boutique des costumes de cérémonie. Rien à voir avec les tenues strictes ou bariolées que d’aucuns osent vous vendre pour des tenues de mariage. Ici on vend et on loue d’authentiques habits et de vrais smokings, accessoirisés comme cela doit être : chemises à col cassé, plastrons, gilets blancs ou gris, chapeaux canotiers ou même hauts de forme ; pas de faute de goût, on la joue grand monde, ici l’inspiration est plutôt Un amour de Swann que La vérité si je mens.
lagondaA droite le pendant « civil ». Des costumes classiques, des vestes, des pantalons, des chemises et des accessoires, comme dans tant d’autres boutiques, mais aussi et surtout des pièces comme on n’en trouve pas ailleurs : gilets en tissus brodés ou à tartans, pantalons de couleurs acidulées : vert, jaune, orangé, rouge, vert pomme, bleu pâle… Il y a ici de quoi s’habiller en traditionnel mais aussi matière à se laisser aller à cette touche d’excentricité – ou à tout le moins d’originalité – qui caractérise le style anglais.
La boutique a le bon goût et la réserve un peu désuète propres aux beaux quartiers. Le calme y règne, l’agitation de la rue comme tenue à distance, l’atmosphère reposante. L’oeil averti repère immédiatement les pièces hors du commun, comme ces gilets brodés qui ne démériteraient pas chez Favourbrook, à Londres, ou ceux-ci à tartans bleus, verts, rouges ou même roses, comme on pourrait en commander dans une boutique d’Edimbourg avant de monter dans le Royal Scotsman. On remarque également le choix de pantalons colorés, de teintes flashy et pastel, en coton aux beaux jours et en velours mille raies dès la rentrée. Toutes pièces à côté desquelles les costumes classiques gris ou bleu marine paraissent bien ternes. Mais s’avèrent bien faits dès qu’on en observe la façon. Au bout du compte, Lagonda cultive parfaitement cet équilibre instable entre componction et excentricité propre aux gentlemen britanniques, entre réserve et audace, et justifie bien une visite.

Dandy : A côté de vos vêtements de cérémonie et de vos lignes classiques, vous proposez une collection british style, faites de pièces plus audacieuses, plus typées, destinée aux hommes qui aiment et osent s’habiller. Une toute petite clientèle.

Philippe de Chambarlhac : « Il y a une demande pour cela, qui n’est pas satisfaite en prêt-à-porter. Je fais des vestes en velours parce qu’il nous est arrivé d’en faire en mesure, et que si celles-ci ne convenaient pas pour une raison ou pour une autre, je les mettais en vitrine, et elles partaient toujours, même très typées, sans discussion de prix. L’acheteur de ce genre de pièce est quelqu’un qui cherche un produit spécifique qu’il ne trouvera jamais en prêtà- porter. Il est donc obligé de passer par la mesure, avec ses délais, son budget et sans la spontanéité de l’achat et le plaisir de le porter immédiatement. L’attente constitue une frustration dans la mesure. Une autre frustration tient à ce que beaucoup de gens ne savent pas imaginer un vêtement terminé à partir d’un petit morceau de tissu. Or c’est un passage obligé pour atteindre cette dimension particulière. Nous avons donc développé à l’attention de ces gens qui veulent s’habiller autrement toute une gamme de produits avec des détails différents de notre gamme prête à porter.
J’ai beaucoup de clients qui viennent acheter ce qu’ils appellent leur « gris de travail », parce qu’ils sont avocats ou banquiers et qu’ils ont besoin d’un beau costume, mais qui viennent avec leur femme. Et celles-ci les incitent à quelque chose de plus personnel, ils vont oser une doublure différente, des poches en biais, des revers pointus…

Tous les hommes ne sont pas capables d’assumer cela !

Philippe de Chambarlhac : Il y a eu de vrais mouvements dandy, c’est vraiment la preuve qu’un certain nombre peut vraiment s’affranchir des remarques de leur entourage, ou parce qu’ils ont une aura énorme, mais tout le monde n’en est pas capable.

Votre collection comporte des pièces classiques, mais aussi d’autres nettement plus décalées. Où les faitesvous fabriquer ?

Philippe de Chambarlhac : Les costumes et les vestes sont fabriqués dans un atelier français dans le centre du pays, avec qui je travaille depuis des années, et avec qui je suis entré en relation un peu par hasard : je travaillais au début avec un petit tailleur parisien qui avait une dizaine d’ouvriers, montait en traditionnel, faisait les essayages sur des bâtis sans manche, mais un beau jour le garçon a tué sa maîtresse et s’est retrouvé à la Santé, et l’atelier a fermé. Je me suis retrouvé sans fabricant et suis allé voir cet atelier, qui travaillait essentiellement pour l’Armée et les grands marchés de l’Etat : SNCF, Air France et les aubergines… Au début ils ne savaient pas faire ce que je leur demandais mais ils se sont lagondaadaptés : ils ont démonté des vêtements que je leur donnais, et grâce à cette exigence ont ensuite su fédérer d’autres clients. Aujourd’hui ce sont des gens disponibles, ouverts, et il y a cet avantage important qu’en cas de besoin, en quelques heures on y est : il y a une relation que je n’aurais pas avec un fabricant au Maroc, au Portugal, en Roumanie ou en Bulgarie. Ils sont certes plus réactifs et plus rapides dans ces pays-là, et certains sont très compétents, mais c’est obligatoirement moins souple, et avec un problème de langue. Sans compter que le Made in France reste un label.
C’est aussi le cas pour nos cravates, qui sont fabriquées à Paris, par la maison qui travaille pour Hilditch & Key et le Cor de Chasse. Elle a une collection de cravates extraordinaire, les soies et les tricots viennent d’Italie mais sont montés à Paris, et elle fait de toutes petites séries, ce qui est idéal pour les couleurs et me permet de faire aussi des ascots, des noeuds papillon…

Votre demi-mesure ?

PdC : Elle est coupée à la main pour optimiser les coupes. Le rendu est meilleur. En prêt-à-porter, il vaut mieux couper en matelas, pour la régularité.

Combien faut-il compter pour s’habiller chez Lagonda ?

PdC : Environ 750 euros pour un costume prêt-à-porter, 550 pour une veste, entre 90 et 100 pour les chemises, toutes double retors, entre 160 et 180 pour un pantalon, la plupart de forme droite, avec quelques pinces en gris, et la poche cavalière qui revient…
Elle est valorisante pour la silhouette. Et les gilets ? C’est toujours une pièce assez chère, et les vôtres sortent de l’ordinaire…
Il est vrai que faire un gilet coûte très cher, parce que sa façon est onéreuse. Nous les proposons droits ou croisés, à pans droits ou en pointe, entre 200 et 300 euros selon le tissu.

Vous êtes aussi l’un des seuls à faire du vêtement de cérémonie, à la vente et en location. Et le seul sur la Rive droite. C’est un micro-marché, qui repose sur deux ou trois maisons seulement. Qu’y proposez-vous ?

PdC : En mesure, on peut faire ce que l’on veut. En location et en prêt-à-porter, la collection permanente compte un habit, trois smokings (à cols pointu, châle et mixte, ndlr), des chemises, des gilets et des chapeaux.

Quelle est l’histoire de la maison ?

PdC : Au départ, elle a été montée par trois copains, en 1977. Ils ont ouvert ce magasin pour faire de la mode néo british, qui n’existait pas à cette époque-là à Paris : des costumes trois boutons, des pantalons étroits, des tweeds, des petits cotons… Je suis pour ma part arrivé en 1990, en sleeping partner. Je venais de la pub et j’étais passionné de fringues depuis toujours : à 18 ans je m’habillais sur mesures chez Harrison puis chez Barnes. Lorsque j’ai découvert Lagonda je me suis habillé chez eux, et je leur ai amené toute une bande de copains. A l’époque j’avais un business dans la maille féminine avec des copains, on connaissait Lagonda, on voyait le pauvre garçon à la rame, et on lui a proposé de racheter les parts de ses associés et de s’occuper de l’histoire. Ce que l’on a fait en amenant des copains, une nouvelle clientèle. C’était une autre époque : on était beaucoup plus jeunes, on sortait beaucoup et on amenait beaucoup de clients.
lagondaMais on s’est aperçu que différents fournisseurs ne livraient plus parce qu’ils avaient des ardoises, on a donc payé les ardoises, et cela ne s’est pas trop mal passé. Et puis en 1992 j’ai repris toutes les parts, et me suis retrouvé seul propriétaire.
Ensuite il y a un nouveau souffle en ‘93, lorsque je peux reprendre la boutique voisine. J’y crée le département cérémonie : location de jaquettes et cérémonie, parce que le marché était au Cor de Chasse et chez quelques loueurs, que la clientèle était très typée Ouest parisien, Yvelines, et que je lui éviterais ainsi de franchir le Rubicon en devant aller Rive gauche, dans le 6ème. Et c’est ce qui s’est passé. On a rapidement eu un coup de boost par une émission Capital, sur M6, qui suivait un de mes copains dans toute l’organisation de son mariage. On s’est retrouvés mis en avant, et je dois dire que ça nous a bien aidés.
Dans le même temps, puisque j’allais faire concurrence au Cor de Chasse mais que c’est une institution, à chaque fois que l’on avait un problème de taille, je leur envoyais le client. En ‘98 j’ai voulu ouvrir un Lagonda Rive gauche, et j’ai trouvé une petite boutique ravissante qui allait très bien avec ce que je voulais faire, dans une petite rue autour du marché St Germain des Prés. Je suis allé voir le Cor de Chasse, à qui j’ai parlé franco en leur disant que je comptais m’implanter pas loin d’eux et faire aussi du prêtà- porter, de la mesure et de la location, et leur ai proposé de les racheter. On a discuté, on n’a pas abouti, je leur ai dit que je leur envoyais des clients depuis cinq ans, et on s’est quittés bons copains. J’ai ouvert rue Lobineau, cela s’est bien développé et en 2000 j’ai réalisé que le Cor de Chasse pouvait être repris par un de mes confrères et j’ai recontacté les propriétaires. Ils avaient baissé leurs prétentions mais ce n’était pas encore satisfaisant et cela n’a encore pas pu se faire. Jusqu’au jour où je reçois un coup de téléphone de leur fille, qui est avocate dans un grand cabinet parisien, et me propose de la rencontrer. Ses parents, également propriétaires des murs, avaient voulu faire une opération immobilière qui ne tournait pas très bien. On s’est mis autour d’une table et j’ai repris le Cor de Chasse le 28 juillet 2000, avec le fonds, tout le personnel et le stock – il y avait 1500 jaquettes et 450 smokings : c’était un truc de fou. Enfin, en 2003, je cherchais à m’installer dans le 8ème et je trouve une boutique boulevard Malesherbes. Négociation avec les locataires, qui étaient trop gourmands : il y avait toujours un grain de sable et cela trainait. Jusqu’à un jour où je suis sur place pour une énième réunion, mon téléphone sonne, je sors sur le trottoir pour discuter, et je vois en face de moi un panneau A louer. J’appelle immédiatement, Foncia est là dix minutes plus tard et cela se fait tout de suite. Et nous avons ouvert Chauveau Lagarde, qui a fait son trou petit à petit ». lagonda
Depuis lors, Philippe de Chambarlhac a revendu la boutique de la Rive gauche, les boutiques de Passy et de la Madeleine capitalisent sur une clientèle soucieuse d’originalité classieuse, et le Cor de Chasse continue d’offrir une alternative cérémoniale sur la Rive gauche, avec le même personnel que lors de son rachat.

Autour d’un prêt-à-porter transversal et d’une demi-mesure accessible pour tous les jours, et de vêtements de cérémonie pour les grands moments, Lagonda s’attache depuis vingt-cinq ans à renouer avec l’esprit tailleur. A l’image de sa clientèle et de son directeur, la maison exerce son magistère discrètement. Mais si vous êtes de ceux qui ne dédaignent pas, de temps en temps, une petite touche de fantaisie dans votre mise, elle mérite votre visite.

Photos : Daniel Pype.