Nous découvrons ici une déclinaison du richelieu bout golf Flore, ici dans une robe bi-matière cuir et veau-velours relevée de coutures contrastées.

Rien à redire du choix de la forme à monter, qui reste saison après saison la plus harmonieuse et la plus élégante du parc J.M. Weston, pas plus que du choix du traitement associant un box calf et un repello, ni de celui des couleurs (un ton sur ton de marrons foncés très hivernal).

Le choix de coutures blanc cassé soulignant en double rang les dessins du bout golf, de la claque, des garants et des quartiers arrière, et d’un fil de couture de trépointe de la même couleur, est celui d’un esthète et d’un connaisseur. On indiquera juste que s’il est particulièrement élégant, il imposera à son (heureux) propriétaire des soins attentifs lors de l’entretien des chaussures.

On apprécie toujours autant la ligne, parfaitement équilibrée de cette forme Flore inaugurée avec la première édition limitée Weston, la Bagatelle, il y a une dizaine d’années, elle force carrément l’admiration dans cette livrée exclusive au raffinement discret. Même motif d’admiration pour la qualité de fabrication, toujours au-dessus du lot (rappelons que Weston est la dernière maison de prêt-à-porter à utiliser des murs de gravure rapportés, comme les bottiers), et pour la qualité des peaux utilisées, elles aussi reprochables, tant pour la semelle que pour la tige. Il est vrai qu’en acquérant cette année les Tanneries du Puy, Weston, qui possédait déjà sa propre tannerie de cuir à semelle, est la première maison de la spécialité à réaliser la concentration horizontale et verticale parfaite.

Un mot enfin du prix de cette paire hors du commun : 858 euros, soit un supplément de 30% par rapport au prix d’un richelieu Flore standard. Si certains pourront le trouver élevé en valeur absolue, il nous faut bien considérer que la paire examinée ici n’a rien à envier à beaucoup de modèles mesure de notre connaissance, et qu’elle démontre brillamment l’intérêt de l’offre personnalisée de la maison française. Respect.

Photo : Daniel Pype, www.danielpype.fr