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Marilyn clap de fin

Clin d'oeil aux roses, 1962 © Bert Stern - Courtesy Galerie Dina ViernyElle aurait 87 ans et personne ne peut dire quelle vieille dame elle aurait été. Recluse comme Marlène Dietrich ou surexposée comme Liz Taylor ? Un demi-siècle après sa disparition, Marilyn est devenue une marque qui génère des millions de dollars, 27 pour la seule année 2011. Livres, posters, expositions : sa mort prématurée a fait d’elle une star éternelle, élevant le sex symbol qu’elle fut de son vivant au statut d’icône glamour qu’elle est devenue pour la postérité. Alors que plusieurs expositions lui rendent hommage, Alain Ammar a rencontré Michel Schneider, psychanalyste, énarque, haut fonctionnaire et écrivain, prix Interallié pour Marilyn dernières séances. Auteur de plusieurs ouvrages consacrés à divers écrivains et musiciens (Baudelaire, Proust, Schumann…), Schneider se plonge en 2005 dans la transcription d’éléments biographiques avérés, et notamment des enregistrements que Marilyn réalisait pour le Dr. Greenson, son psychothérapeute. L’écrivain livrera au bout du compte non une biographie de plus mais un roman construit sur les confessions de la star elle-même. Après l’avoir interrogé et avoir complété ses propres recherches personnelles, Alain Ammar a imaginé à partir de ses déclarations et de ses écrits l’interview que l’actrice aurait pu nous accorder. Une dernière interview, apocryphe, à la marge de la fameuse dernière séance photo de Bert Stern, qui illustre cet article et nous révèle la femme fragile et vulnérable derrière le monstre sacré.

Dernière séance photo, dernière interview

Une expo à Londres, un biopic, des séries TV qui retracent sa vie, une demi-douzaine de nouveaux livres après la publication de ses carnets intimes en 2011, l’affiche du dernier festival de Cannes… Marilyn passionne toujours. Douce, espiègle, naïve, facétieuse, d’un franc-parler ravageur, cette rebelle avait la dent dure contre Hollywood, les acteurs et les femmes. Elle a depuis pris sa revanche : toutes les actrices rêvent de la faire revivre et Hollywood l’encense. A l’aube de la désinvolture des années 60, Marilyn aimait provoquer en ne cachant pas son absence de lingerie. Entre tête bien faite, fragilité extrême, sex-appeal torride, photos scandaleuses, déclarations fracassantes, amants et maris multiples, elle fascine encore et toujours. Passer du joueur de base-ball Joe Di Maggio à l’intellectuel introverti Arthur Miller, participait aussi de la dualité du personnage. Prisonnière de son statut de sex symbole, Marilyn a laissé des écrits privés dont les contenus la présentent à l’opposé de son image publique. « Je veux être une artiste et une artiste intègre. L’argent ne m’intéresse pas vous savez, déclarait-elle au cours de sa dernière interview au magazine Life, je veux simplement être merveilleuse… » Après sa mort Marilyn s’est transformée en icône, sorte d’image de synthèse entre un destin hors du commun et une vie idéalisée. André Malraux avait raison : « C’est la mort qui fait de la vie un destin ».

Dandy : A quelques semaines des élections américaines, personne n’a oublié l’hommage que vous avez rendu à JFK pour son anniversaire. Vous avez semblé très émue ?

Marilyn Monroe : « Lorsqu’on m’a demandé de paraître au Madison Square Garden pour la soirée d’anniversaire du président Kennedy, je me suis vraiment sentie fière. Lorsque je suis arrivée sur la scène pour chanter « Happy Birthday » il y eut un silence énorme dans le stade, un peu comme si j’étais arrivée en combinaison. A ce moment, je me suis dit « Mon Dieu, que va-t-il se passer si je n’arrive pas à chanter ? « Un silence pareil de la part d’un tel public, cela m’a réchauffée. C’était comme une sorte de baiser. A ce moment-là, on se dit « Bon sang ! Je chanterai cette chanson, même si c’est la dernière chose que je puisse faire au monde ».

Vous avez décidé de vous écarter des plateaux de cinéma depuis quelques années, quels souvenirs gardez-vous de vos succès ?

MM : Lorsque j’ai eu le rôle des Hommes préfèrent les blondes, Jane Russel jouait la brune et moi j’étais la blonde. Elle touchait 200 000 dollars pour le film et moi j’en touchais 500 par semaine, mais je ne me plaignais pas. Pour moi c’était énorme. Je dois dire en passant que Jane Russel a été merveilleusement gentille avec moi durant le tournage.Crucifixion II, 1962 Archival pigment Print © Bert Stern - Courtesy Galerie Dina Vierny

Vous avez gagné beaucoup d’argent lorsque vous êtes devenue une star. Rêviez-vous d’une telle carrière lorsque vous étiez adolescente ? 

MM : Après Asphalt Jungle et l’horrible Ladies of the Chorus, je me suis fait virer par la Fox et la Columbia… J’habitais alors au Hollywood Studio Club et j’y étais très malheureuse : cela me rappelait l’orphelinat. J’avais des dettes et j’étais très en retard pour mon loyer. Au Club, on vous accorde une semaine de retard, et après vous recevez un petit mot du genre « Vous êtes la seule à ne pas apporter votre soutien à notre merveilleuse institution », et vous comprenez ! Tant que vous vivez là, vous mangez deux fois par jour, petit déjeuner et dîner. Ce n’est pas toujours très bon, mais cela nourrit. Et vous avez un toit et un lit. Sans cela, où aller ? Pas de famille, rien. Des gens me demandaient pourquoi je ne cherchais pas un job de vendeuse, quelque part. Oui : pourquoi pas ? J’ai essayé une fois, dans un drugstore : on n’a pas voulu de moi parce que je n’avais pas terminé mes études de lycée. Et puis, comment dire, ce n’était pas la même chose : j’avais été modèle et surtout je voulais devenir une actrice, et il me semblait que, si je retombais, ce serait sans retour. Et puis j’ai accepté de poser nue pour un calendrier…

On a raconté beaucoup de fables à propos de ce fameux calendrier. A l’époque où l’on a découvert la chose, j’avais déjà fait Asphalt Jungle et j’étais de nouveau sous contrat avec la Fox, pour sept ans cette fois. Mais quand les journalistes m’ont demandé pourquoi et que je répondis : « J’avais faim », on a cru à un bon mot. Ceux qui me connaissent bien savent que j’ai beaucoup de mal à mentir. Cela m’a coûté assez cher dans la vie. Il m’arrive de passer délibérément des choses sous silence, pour me protéger ou protéger les autres, mais je ne mens jamais. J’avais faim et j’avais quatre semaines de loyer en retard ; je cherchais désespérément de l’argent. J’avais posé pour des publicités de bière avec le photographe Tom Kelly, et sa femme, Nathalie, avait suggéré que je devrais poser sans vêtements, en ajoutant qu’il n’y avait rien de mal à cela et que c’était bien payé : cinquante dollars, la somme dont j’avais besoin. Alors, comme ils avaient toujours été très gentils pour moi. J’ai commencé par demander à Tom s’il était sûr qu’on ne me reconnaîtrait pas. Il l’a promis. Puis j’ai demandé si Nathalie serait là, et j’ai demandé à ce que cela se fasse de nuit, après que les assistants seraient partis. «Vous devrez vous débrouiller tout seul avec Nathalie pour les éclairages. » Il a dit oui, et je suis venue. Ils se sont montrés d’une compréhension extrême ; ils me sentaient suffisamment bouleversée. Ils ont étalé un velours rouge. Ce fut vite fait, très simple, et plein de courants d’air. Mais je pus payer le loyer et manger. Les gens sont drôles, ils vous posent de ces questions ! Et si vous êtes franche, ils sont choqués !

On me demande : «Qu’est-ce que vous mettez pour vous coucher ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ? » Je réponds: «Une goutte de Chanel n°5» et l’on croit que c’est encore un bon mot, alors que j’essaie de répondre avec tact à une question grossière et indiscrète. Il fut un moment où je commençais à être… reconnue, disons, et où les gens n’arrivaient pas à imaginer ce que je faisais quand je n’étais pas sur le plateau, parce qu’on ne me voyait à aucune première, aucune représentation de presse, aucune réception. C’est simple : j’allais à l’école ! Je n’avais jamais pu finir mes études, alors le soir j’allais à l’Université de Los Angeles. Dans la journée je gagnais ma vie avec des petits rôles, je suivais des cours d’histoire de la littérature et d’histoire de ce pays – je lisais beaucoup, de grands écrivains.

C’était dur d’être à l’heure pour les cours, je devais me dépêcher. Je quittais le studio à 6h30 et j’avais dû me lever très tôt pour être prête sur le plateau à 9 heures du matin. Souvent j’étais morte de fatigue, il m’arrivait même de m’endormir en classe. Le professeur, Mme Seay, ne savait pas qui j’étais bien mais s’étonnait que des garçons des autres classes passaient parfois la tête à la porte pendant les cours, pour me regarder en chuchotant. Un jour, elle se décida à interroger mes camarades, qui lui répondirent que je jouais dans des films. Surprise, il paraît qu’elle s’écria : « Et moi qui la prenais pour une jeune fille fraîche émoulue du couvent ! ». C’est l’un des plus grands compliments qu’on m’ait jamais faits ! Mais les gens dont je parlais tout à l’heure, eux, préféraient voir en moi une starlette frivole et stupide. C’est comme ma réputation d’être toujours en retard : d’abord, « tout le temps », non ! On se rappelle seulement quand je le suis. Cela dit, je crois en effet que je ne peux pas aller aussi vite que les autres. Je ne crois pas que nous soyons faits pour vivre comme des machines. D’ailleurs c’est tellement inutile ! Au studio, si je dois me presser pour répéter ou pour me faire coiffer, maquiller, pour m’habiller, j’arrive épuisée sur le plateau. Pendant que nous tournions Let’s Make Love George Cukor, le metteur en scène, a trouvé plus intelligent de me laisser un peu en retard mais plus fraîche. En tout ce que je fais, j’aime prendre mon temps. On se bouscule trop, de nos jours. C’est pourquoi les gens sont si nerveux et si malheureux en face de la vie et d’eux-mêmes. Comment peut-on faire parfaitement quoi que ce soit, dans ces conditions ? La perfection demande du temps.

Baby, 1962 Archival pigment Print © Bert Stern - Courtesy Galerie Dina Vierny

23 juin 1962, dernière séance photo

En 1962, Bert Stern est un photographe reconnu pour la qualité de ses portraits : c’est un chasseur d’icônes qui croque les stars les unes après les autres. Dans l’avion qui le ramène de Rome où il vient de photographier Liz Taylor sur le tournage de Cléopâtre, il caresse un rêve, celui de photographier Marilyn Monroe. Dès son retour à New York, il propose à Vogue de consacrer un reportage photos à Marilyn Monroe. La rédaction du magazine accepte l’idée avec enthousiasme. Les événements s’enchaînent rapidement, Marilyn accepte de poser pour lui. Bert Stern peut réaliser son rêve. Plutôt que de la photographier en studio, il préfère s’installer dans une suite de l’hôtel Bel-Air à Los Angeles. L’éclairage est minimal, il attend Marilyn avec inquiétude.

Viendra ? Viendra pas ? Marilyn est connue pour ses sautes d’humeur et ses caprices ; elle est devenue très fantasque. Elle vient seule, elle n’a que cinq heures de retard. La séance peut commencer. Marilyn accepte de poser nue, le corps sans maquillage. Un rapport puissant, presque amoureux, s’installe entre le modèle et son photographe. Il la photographie sans interruption pendant douze heures. Les photos sont remarquables mais trop dénudées pour Vogue, qui propose à Bert Stern de la re-photographier, cette fois maquillée et plus habillée, avec une cohorte d’assistants. Marilyn accepte de poser une nouvelle fois pour lui. A la fin du sitting, Marilyn et Bert s’isolent dans une chambre. Une complicité surnaturelle s’établit alors entre le photographe et son modèle. En s’abandonnant à l’objectif de Bert Stern, Marilyn devient la Vénus du XXe siècle et s’inscrit dans l’histoire de l’art.

Vous avez toujours eu la réputation d’être une actrice capricieuse… Avez-vous changé ?

MM : Le cinéma est un art et le studio l’endroit où l’on exerce cet art, ce n’est pas une usine. Vous voyez, cette sensibilité qui m’aide à jouer la comédie, c’est elle également qui me fait réagir. Un acteur est un instrument sensible. Isaac Stern prend un soin jaloux de son violon. Que se passerait-il si tout le monde s’amusait à marcher dessus ? Avez-vous remarqué qu’à Hollywood où des millions et des milliards de dollars ont été gagnés, il n’existe pas de monuments, de musées ? Personne n’a laissé quelque chose derrière soi.

Pensez-vous que votre célébrité repose sur votre côté sexy ?

MM : La célébrité ce n’est pas toujours rose, et je veux insister là dessus. Ça ne me gêne pas d’être célèbre à cause de mon charme ou bien parce que je suis sexy. Ce qui me gêne, c’est ce qui entoure ce genre de célébrité. Je pense que la beauté et la féminité sont des choses qui n’ont pas d’âge, et que le sex-appeal ne se fabrique pas. Le véritable sex-appeal est basé sur la féminité, et il n’est attrayant que lorsqu’il est naturel et spontané. C’est sur ce point précis que beaucoup de femmes se trompent, et c’est pour cela qu’elles manquent le coche… La célébrité, ce n’est pas un repos quotidien. Ça ne vous rassasie pas. C’est un peu comme le caviar, vous savez : c’est agréable d’en manger, mais pas à tous les repas.

Quelle impression cela fait-il d’être Marilyn Monroe ?

MM : J’ai trente six ans et encore quelques années devant moi, j’espère : cela me laisse le temps de travailler à devenir meilleure et plus heureuse, dans mon métier comme dans ma vie privée. C’est ma seule ambition. Peut-être y mettrais-je le temps pare que je suis lente ; et je ne veux pas dire par là que ce soit le plus sûr moyen. Mais c’est le seul que je connaisse et qui me donne le sentiment que la vie, après tout, n’est pas sans espoir. »

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