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Le style américain

S’il serait trop facile de refaire l’histoire du blue jeans, à tout le moins convient-il de rappeler que l’incontournable Levi’s 501 faisait partie, avec le paquet de trois tee-shirts Fruit of the Loom, du paquetage de base des G.I., que ceux d’entre eux qui furent cantonnés sur les bases de Versailles et de Châteauroux à la fin des hostilités troquèrent massivement contre des denrées plus consommables.

Nous étions à l’aube des années 50. Le 501 et le Fruit of the Loom, c’était Brando, Monty Clift, c’était le nouveau visage de la jeunesse. C’est encore à l’armée américaine que l’on doit les différentes versions du fameux flying jacket : l’A1 qui équipait les officiers durant la première guerre mondiale, avec ses poches plaquées et sa doublure de couleur brique, l’A2 qui lui succéda en 1931 et s’en distinguait par sa fermeture à zip et non plus boutonnée ; peut-être le plus reconnaissable entre tous du fait des nombreux modèles agrémentés de dessins de pin-ups ou d’avions ; le G1 destiné à la Marine, caractérisé par son col de mouton et sa martingale, qui connut une nouvelle heure de gloire dans les années 60… Abandonné par les forces armées au moment de la guerre de Corée, l’A2 y fut réintroduit dans les années 80 à la demande des personnels navigants.

Plus aristocratique puisqu’utilisé par la Navy, le G1 fut fabriqué jusque dans les années 50 par Salamander (rien à voir avec la marque de chaussures actuelle du même nom). C’est aussi à l’armée, et encore à la Marine, que l’on doit un autre indémodable : le buck. Ce derby à bout rond a atteint la notoriété lorsque l’US Navy l’a habillé de white nubuck et monté sur une semelle de gomme de couleur brique. Fabriqué par Cole Haan, le white nubuck red sole buck a imposé l’élégance des officiers américains à la face du monde.

L’environnement universitaire, qui fleure bon la classe privilégiée, va également donner lieu à la création d’un style propre : le preppy style. Repris à leur compte avec bonheur par les Français Albert Goldberg (Façonnable) et Daniel Crémieux, il célèbre une insouciance discrètement élégante relevée d’une pointe de sport et de décontraction. Le preppy style, c’est Cape Cod, Martha’s Vineyard, ces sont les Kennedy, c’est la fine fleur de la jeunesse américaine ; celle que les jeunes du monde entier vont vouloir imiter. C’est aussi la première véritable affirmation du style casual en tant que mode.

La mode, le vêtement américain en est loin lorsqu’il crée les genres qui traverseront imperturbablement les décennies. Parce que les racines du vêtement américain, son ADN, sont avant tout pratiques. Lorsqu’un fabricant de Chicago ou de Huntsville invente la work shoe ou le blouson biker, ce n’est pas pour créer une tendance, mais pour répondre à un besoin. La technique au service de l’usage. Le style n’est qu’un épiphénomène : on crée utile.

La vision change un peu avec le costume. Les tailleurs européens ont tous leur propre style. Les Anglais et les Français sont structurés, rigides ; les Italiens plus souples, indolents. Les Américains vont inventer le mixt qui correspond à leur façon d’être, et l’affirmation d’un véritable style tailleur américain, qui sera véhiculé avant la seconde guerre par des célébrités comme Errol Flynn ou Cary Grant, dérive de la culture européenne. Résultera de ce mélange une personnalité incertaine durant deux décennies, jusqu’à ce que l’on assiste à l’affirmation du style américain qui, par la grâce de l’hégémonie du pays sur l’économie et la communication mondiales, va rapidement représenter la modernité universelle.