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Jean-Daniel Lorieux, une vie dédiée à l’esthétique et à la légèreté

Jean-Daniel Lorieux

Une vie dédiée à l’esthétique et à la légèreté.

D’ici à la fin de l’année ses œuvres seront exposées à Essaouira, Marrakech, Paris, Barcelone et Moscou. Notre collaborateur (chaque année il nous fait l’honneur de réaliser une à deux séries pour Dandy) et ami Jean-Daniel Lorieux est l’un des photographes les plus célèbres de sa génération et fait partie de ce petit cercle très fermé qui aura marqué l’acmé de sa profession avec les Newton, Avedon et autres Bourdin. L’occasion pour nous de revenir sur sa fabuleuse carrière.

De Vogue à L’Officiel en passant par le Harper’s Bazaar il a travaillé pour les plus grands titres de mode, immortalisé les plus grands top models, comme Stéphanie Seymour, Claudia Schiffer et Carla Bruni, et signé les campagnes publicitaires des plus célèbres couturiers : Dior, Lanvin, Rabanne, Ricci, Cardin, Céline… Un monstre sacré dont la vie professionnelle démarra sous les sombres auspices de la guerre d’Algérie avant d’atteindre le zénith dans les années 70, son style coloré et contrasté caractéristique donnant le ton d’une longue période de légèreté bienheureuse. A cette époque sa rencontre avec Andy Warhol le décide à s’essayer au portrait à l’huile, dont résulteront de nombreuses expositions, qui lui vaudront de réaliser en 2008 ce qui reste l’œuvre photographique la plus chère du monde : une fresque représentant Le Maître et Marguerite de Boulgakov, qui fut exposée au Musée d’Art Moderne de Moscou sous le haut patronage du ministère de la Culture et de l’Information pour lancer l’année France-Russie.

Jean-Daniel Lorieux

Un shooting Lorieux place de la Concorde, pour Patou : une grosse machine.

D’hommes d’influence en top models, sa vie est un roman. Elle semble pourtant mal démarrer lorsqu’il ne peut éviter la conscription et se retrouve en pleine guerre d’Algérie. Affecté au renseignement photographique, il passe près de trois ans à photographier des cadavres et rentre en France avec une fureur de vivre et une soif de couleurs et de légèreté qui ne le quitteront jamais. Ayant un peu tâté du cinéma avant de partir pour l’Algérie, il s’oriente vers la photo où il peut mettre à profit les bases apprises en tant qu’assistant de Marcel Carné, et se retrouve à photographier des stars chez Harcourt. C’est à cette époque qu’il croise Robert Caillé, éditeur du Vogue français, magazine pour lequel il rêve de travailler. Mais devant le restaurant où celui-ci l’invite, sa Fiat 500 fait pâle figure à côté des Rolls et des Ferrari des photographes vedettes, et Caillé lui fait comprendre qu’ils ne jouent pas dans la même cour. C’est partie remise, car peu après il rencontre Pierre Cardin, qui lui confie sa prochaine campagne de pub et à qui il demande pour honoraires le montant d’une Bentley S2 admirée dans une vitrine. C’est bien vu : lorsqu’il retourne à Vogue au volant de son aristocratique voiture il est engagé sur-le-champ, et entame une collaboration qui va durer des années. Dans les murs il rencontre Diana Vreeland, la mythique rédactrice en chef de Vogue USA, qui l’envoie faire un shooting au Maroc. Ses photos plaisent, le voici publié par Vogue USA : sa carrière est lancée. Pendant un quart de siècle sa vie sera une fête perpétuelle, passée plus de 300 jours par an à photographier les plus belles femmes du monde sur les plus belles plages du monde (on a connu pire destin). Honneurs, femmes (bel homme au-delà de son talent, il vivra avec plusieurs de ces déesses qui font rêver la planète entière) et argent coulent à flots, Lorieux fréquente tout ce que la planète mode compte de célébrités mais son profil de fils de bonne famille lui ouvre également les portes de l’intelligentzia politique : « Hassan II du Maroc était un fanatique de golf et nous avions le plaisir d’aller à Rabat jouer avec lui, se souvient-il, et un jour il m’a demandé de faire des photos de son fils, l’actuel roi Mohamed VI, qui devait alors avoir huit ou dix ans. A l’époque j’allais beaucoup au Maroc, où je faisais notamment les photos de Paco Rabanne. On y faisait les fous, on s’amusait. Un autre jour, j’étais au golf et un inconnu me demande si je connais la Tunisie. Je lui répond que non, et il se met à me vanter le pays et me dit que je pourrais y faire de belles photos, avant de me dire qu’il est le fils de Bourguiba ! J’ai fait beaucoup de shootings en Tunisie, j’y ai rencontré Azzedine Alaia qui commençait et je me suis posé à Djerba où j’ai fait construire. Jusqu’au jour où, quelques années plus tard, la femme de Ben Ali, qui avait succédé à Bourguiba, passe et s’extasie devant mes maisons… Un mois plus tard je recevais un courrier m’indiquant que Bourguiba m’avait confié le terrain mais que celui-ci n’était pas à moi et qu’il me fallait partir… »

Jean-Daniel Lorieux

Royal Palm : une image inoubliable pour Dior

En France, c’est Jacques Chirac que le destin l’amène à croiser : « Je l’ai rencontré à l’Eden Roc, au Cap d’Antibes. Mon fils avait quatre ou cinq ans, j’étais divorcé et je roulais en Bentley : c’était génial pour les mannequins parce qu’on les faisait se maquiller et s’habiller à l’arrière, en fermant la vitre de séparation chauffeur.

Jean-Daniel Lorieux

La Bentley de Jean-Daniel, qui servait de studio de maquillage et de cabine de changement pour les mannequins.

 

Et quand je voyageais, mon assistant conduisait et j’étais derrière avec le mannequin… A l’époque j’habitais Mougins et je venais souvent à l’Eden Roc. Ce jour-là j’arrive à l’hôtel où les voituriers me connaissaient bien, un monsieur s’appuie à la portière (dont la vitre était ouverte parce qu’il n’y a pas l’air conditionné !) et j’entends une voix grave dire « Ah, la belle voiture ! », et je vois Chirac, qui était alors Premier ministre, qui se met à me poser un tas de questions sur la voiture. Puis il se penche et me demande « Puis-je vous demander une faveur, cher Monsieur ? » et je lui réponds « Bien entendu, Monsieur le Ministre »
– j’étais intimidé : la politique, ce n’était pas mon monde. Il me demande s’il peut faire un tour dans la voiture, et comme j’acquiesce il appelle :
« Bernadette, venez, venez ! » et ils s’installent tous les deux. On a fait un petit tour, les Chirac derrière et mon fils et moi à l’avant, et en arrivant il m’a confié « Quand je suis à l’arrière d’une voiture comme ça avec mon épouse, je me sens comme le Président de la République ! » et m’a invité à déjeuner. Je savais qui il était, mais lui ne me connaissait pas, et je lui ai dit que j’étais photographe pendant le repas. Il m’a ensuite réinvité à déjeuner, et à l’issue de ce deuxième déjeuner m’a demandé si j’accepterais de faire quelques photos de lui, ce que j’ai fait, et quelques mois plus tard Charles Pasqua m’a appelé pour me demander si je voudrais faire la campagne de Chirac pour la Présidentielle. C’était avant Noël et il partait pour le Maroc, j’ai fait des photos de lui là-bas, et nous sommes par la suite restés très amis et il a eu la gentillesse de m’inviter partout, y compris lorsqu’il était à l’Elysée – il a toujours été d’une gentillesse extraordinaire. Mais avant cela, j’ai eu une surprise à la suite de cette première campagne : on sonne à ma porte, et j’ouvre à une estafette de la Présidence de la République, qui me remet un mot de François Mitterrand, que j’ai bien sûr conservé et qui disait :
« Bravo pour vos images de notre Premier ministre. En espérant qu’il garde le même sourire jusqu’au deuxième tour. Bien à vous, François Mitterrand » !

Un roman extraordinaire… A 82 ans, Jean-Daniel reste aujourd’hui comme hier un éternel jeune homme, toujours mince et élégant, fidèle en amitié et surtout toujours aussi inventif en matière de création d’images. Ayant ajouté à la photo et la peinture la dimension moderne de la vidéo, il prépare sereinement ses expositions de fin d’année, en songeant avec l’enthousiasme de jeune homme qu’il est toujours dans sa tête à la grande exposition rétrospective prévue à Paris en 2019, qui reviendra sur l’ensemble de son œuvre. Même si, bien entendu, lui parle simplement de l’ensemble de sa carrière.