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UNE JOURNÉE CHEZ CIFONELLI

Il faut être prudent en considérant comme négative une des forces qui, avec la curiosité, a le plus poussé les hommes à expérimenter et à s’améliorer. Pourtant la vanité a toujours eu mauvaise presse.

Dans cette époque où les mots d’ordre sont sécurité, prévention et politiquement correct, on ne lui pardonne pas son exquise nature individuelle, alors que quand on lui en a offert l’occasion elle n’a jamais manqué de démontrer sa capacité à générer de la civilité.

Pensons à la deuxième moitié du XVIIIème siècle et demandons-nous pourquoi on a bâti partout, et notamment à Paris, des rues larges encadrées de grands trottoirs ombragés. On dit que la raison de cet agencement était l’hygiène et c’est en partie vrai, mais une grosse partie du succès populaire de cette solution ne reposa-t-elle pas sur les possibilités de promenade, permettant l’exhibition naturelle des tenues à une époque où la mode était au climax de l’importance sociale ? Ceux qui sont devenus plus tard les boulevards, étaient l’expression vivante des nombreuses revues consacrées aux garde-robes masculine et féminine, et les grands parcs qui naquirent à cette époque ont les mêmes fondamentaux. On aime aujourd’hui à penser qu’ils sont nés pour faire du jogging, mais on se rendait surtout à cheval au Bois de Boulogne comme à Central Parc ou sur la Promenade Royale de Chiaia à Naples, pour y exhiber son dernier costume sur mesure ou sa canne à pommeau d’argent.

La vanité est faite pour moitié de compétition avec les autres et pour moitié de satisfaction de soi. On retrouve d’ailleurs la même formule dans le monde sportif, c’est pourquoi les deux univers savent se faire spectacle. Au bout du compte la vanité est une déesse délicate et mystérieuse, qui ne fait de mal à personne et qui, au contraire, sait rendre uniques certains moments ou des vies entières.

En visitant Cifonelli, j’ai eu la sensation que leur atelier de rue Marbeuf est le lieu où la vanité est vénérée avec le plus d’amour et de savoir-faire. Les autres tailleurs se préoccupent de distinguer leur produits des autres, certains d’entre eux finissant ainsi par reproduire des solutions typiques qui deviennent petit à petit des caricatures. Ce que j’ai vu chez Cifonelli était, au contraire, une proposition esthétique extrêmement évoluée, dans laquelle l’histoire est dans les tissus, et dans les coupes duquel brille une contemporanéité sans culpabilité envers le passé. La plupart des costumes sur mesure exhibent le travail qui a été nécessaire pour les réaliser, Cifonelli semble au contraire vouloir le cacher, comme un jongleur qui dissimule l’effort derrière un sourire. Il s’amuse, et il le fait avec une belle légèreté que le poids de quatre générations n’a nullement corrompu. Lorenzo m’a montré une bonne vingtaine de modèles et je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que le travail était très différent entre eux.
Le style de cette maison si particulière ne peut pas être raconté dans la technique, qui est un conteneur rigide. En fait, Cifonelli se concentre sur l’effet et non sur la construction, un peu comme on l’observe dans la haute couture féminine. Du reste, Cifonelli a en tête un homme qui ne suit pas le courant et se permet des solutions très opposées à celles du grand nombre. Le devant de la veste est plus court que l’arrière et le col n’adhère pas au corps. De cette manière il favorise l’ouverture des revers qui, en particulier s’agissant de vestes croisées, sont travaillés en courbes, découvrant le plus de chemise et de cravate possible. Ses costumes ne manquent pas de signes particuliers, comme les revers fins et l’épaule tendue et construite, qui vient en avant en un mouvement viril. Donc ce que j’ai visité n’est pas un temple, ou une crypte dans le ou laquelle l’art du tailleur devient pompe et sacrement, poussière et silence. Il s’agit plutôt d’un bois féérique dont chaque arbre peut cacher une merveille. La tradition ne manque pas, mais reste cachée à l’intérieur des pièces et non exhibée à l’extérieur. Coupes, couleurs, dessins, détails : tout est là, mais jamais tous ensemble, car si les siècles d’expérience ont servi à quelque chose, c’est bien à faire comprendre l’importance de la simplicité.

Par Giancarlo Maresca.