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Pierre Arditi : Il a toutes les élégances

Dandy : La tournée des Fausses confidences arrive à son terme, qu’allez-vous faire ensuite ?

Pierre Arditi :« Je pars tourner un polar pour Arte jusqu’à la fin du mois de juin, ensuite je m’arrête parce que je suis fatigué et je pars avec ma femme. Après, en principe je tourne un pilote pour France Télévisions de la mi-août à la mi-septembre, qui sera éventuellement une série à venir, dont le personnage principal, que j’interprète, est un oenologue – ce qui m’amuse évidemment beaucoup qui se trouve mêlé à des histoires de meurtres qu’il résoud par des moyens très atypiques (1). Comme cela doit se tourner à Bordeaux et dans différentes régions viticoles, je ne peux pas le faire lorsque je joue au théâtre, et on essaie d’arriver à faire le premier avant que je recommence à jouer. Après cela, je pars en tournée en France, en Belgique et en Suisse, pour Faisons un rêve de Sacha Guitry, et ensuite je reviens à la fin de l’année pour répéter La Vérité, la prochaine pièce de Florian Zeller, qu’il a écrite pour moi, au Théâtre Montparnasse, et que nous jouerons à la fin du mois de janvier. Lorsque ce sera bien démarré, je jouerai parallèlement, à 19h dans le même théâtre, une pièce de Jean-Claude Grumberg intitulée Moi je ne crois pas, avec Catherine Hiegel, qui vient de se faire virer du Français et que je suis bien heureux de retrouver.

(1) Il s’agit de la collection Le sang de la vigne (éd. Fayard) dont le héros Benjamin Cooker est un esthète oenologue. Lire l’interview des auteurs dans Dandy n°6.

Votre calendrier est très rempli !

Redoutablement !

Et au milieu de tout cela vous avez trouvé le temps de vous marier, en toute discrétion de surcroît, ce qui n’est pas un mince exploit !…

Et c’est une honte, parce que c’était une bulle au milieu d’un bordel : elle joue, moi aussi…

Pourquoi maintenant ?

Parce que je me suis marié il y a quarante ans, et je ne le regrette pas, mais c’était trop tôt. Là, cela fait quand même 24 ans que je vis avec cette femme-là, et je l’épouse parce que je l’aime, et que d’une certaine manière on ne vit pas le mariage comme une sorte d’attache officielle mais comme un témoignage supplémentaire du fait que nous sommes un couple appelé à durer encore, j’espère jusqu’à la fin.

Au fil des ans vous restez un grand séducteur (il éclate de rire, j’insiste)
Si, si l’on en juge par les blogs ! Vous n’avez jamais eu recours à la chirurgie esthétique ?

Il m’aurait raté le mec ! Honnêtement, je comprends très bien qu’on le fasse et cela ne me choque pas du tout, mais pour ma part je ne le fais pas parce qu’à chaque fois que je vois des gens qui l’ont fait, je trouve que s’ils gagnent peut-être quelque chose, ils perdent l’essentiel. Parce que ce que l’on porte sur le visage, c’est sa propre vie, ses expressions, ses humeurs. Bien sûr que ce serait mieux que les angles soient un peu plus nets, mais tout ça transforme le visage d’une manière qui ne me convient pas. Alors comme pour le moment nous ne sommes pas encore dans une cata absolument totale… Je ne l’exclus pas, mais pour le moment je ne le fais pas. Et ce qui est marrant, c’est que j’ai lu dans certains journaux que je l’avais fait !

Vous entretenez également une sacrée ligne. Vous vous imposez une hygiène de vie, vous surveillez votre alimentation ?

Par périodes. Quand je tourne je deviens très ascétique, je ne fais vraiment pas d’écart. Quand je
ne tourne pas et que j’ai un peu de temps devant moi, j’aime le vin, bien manger… On a les mêmes goûts avec Evelyne, mais elle peut faire tout ce qu’elle veut elle ne prend pas un gramme, c’est horrible ! Moi, tout me profite, alors je fais du yoyo : je prends, j’arrête, je reprends…

Le tabac ?

Je n’arrive pas à m’arrêter mais je fume beaucoup, beaucoup moins qu’avant.

Les sorties ? Vous n’avez pas la réputation d’être un adepte des soirées en ville ni un noctambule…

Je le suis par la force des choses parce que je joue le soir, pratiquement tous les soirs de ma vie, mais je ne sors pas parce que ça ne m’amuse plus. Sortir, pour moi, c’est retrouver ma femme, et c’est plutôt la journée : on se balade à pieds dans Paris, on adore ça : on va chiner les antiquaires dans un quartier, on se met à une terrasse… C’est pourquoi on dure depuis si longtemps : parce qu’on se donne des rendez-vous d’amants.

Vous aviez la réputation d’être un intellectuel de gauche…

… que je suis toujours. Je suis d’une sensibilité de gauche.

Cela ne vous empêche pas d’être très populaire…

Pourquoi je ne serais pas populaire ?

A cause du côté intellectuel.

Je ne crois pas être ce qu’on appelle un intellectuel.Très immodestement, je pense que je ne suis pas trop bête, et quand je m’exprime je crois me reconnaître le mérite d’avoir une parole assez libre, y compris quand elle fustige les miens, avec lesquels je peux ne pas être d’accord. Et je crois aussi avoir gardé et heureusement parce qu’autrement je serais devenu un crétin  une accessibilité aux autres. Ce qui me semble être la moindre des choses mais qui est apparemment une vertu. Et je pense que c’est cette proximité qui fait que les gens m’aiment bien. Et je le leur rends bien, parce que sans eux je ne serais rien. Quand je vois des gens  des footeux ou d’autres, c’est très symptomatique de l’époque qui arrivent avec les lunettes, le casque, les oreillettes, et ne regardent pas la personne qui leur parle, ça m’échappe complètement, c’est une attitude qui me fait horreur. A un moment donné, si ces gens décident de se détourner de nous, on n’est plus rien, on leur doit donc un minimum de retour, d’affection ou simplement d’attention.

Vous faites partie de ces acteurs à succès qui n’ont jamais dénigré la télévision, et vous y avez joué très tôt, à une époque où les vedettes du grand écran la considéraient avec dédain. Pourquoi ce choix si précoce ?

Parce que je trouve que ce n’est pas le support qu’il faut critiquer, mais le contenu. Et je préfère faire une bonne télé qu’un mauvais film, et une bonne pièce qu’une mauvaise télévision. C’est aussi une manière de devenir populaire puisqu’on entre chez les gens.

C’est vrai, beaucoup plus qu’avec le cinéma !

Il n’y a pas de commune mesure. Quand on fait un téléfilm ou du théâtre en direct et que six millions de personnes regardent, quel film fait ça ? Et a fortiori quelle pièce ? Uniquement les grosses machines américaines. Cela veut dire que tout à coup vous avez six millions de personnes qui vous voient en même temps, je suis désolé mais à partir du moment où l’on se bat pour faire des choses dignes de l’estime des gens, il n’y a aucune espèce de raison de refuser un truc comme ça. Après, le problème n’est pas de faire de la télévision ou pas : c’est de faire de la bonne télévision ou de la mauvaise télévision…

Jusqu’au milieu des années 90, la télévision était cependant considérée comme moins noble que le cinéma.

Godard a dit « Quand on regarde un écran de cinéma on relève la tête et quand on regarde la télé on la baisse »… C’est une jolie phrase, avec laquelle je ne suis pas du tout d’accord car on peut baisser la tête au cinéma quand on voit un nanar, et la lever quand on voit un chef d’oeuvre à la télévision  et il y en a eu.

Ce qui a changé la donne est aussi le fait que la télé a révélé nombre de vedettes du grand écran comme Michael Douglas ou George Clooney,
et permis à d’autres de prendre une dimension qu’elles n’avaient pas au cinéma, comme Kiefer Sutherland. En tout cas, elle est aujourd’hui une major du paysage audiovisuel.

Elle a fait connaître des gens qui sans elle ne seraient jamais arrivés là où ils sont aujourd’hui. N’oublions pas que le Duel de Spielberg a été tourné pour la télévision. Il ne s’est pas posé la question de savoir si c’était bien ou pas bien, mais de savoir quel film il allait faire, et basta.

Concrètement, pour un acteur, quelle différence cela fait-il de tourner pour la télévision ou le cinéma ?

On tourne beaucoup plus vite. Ce n’est pas toujours un handicap, mais il faut être plus réactif et donner le meilleur plus rapidement, surtout si on a un metteur en scène qui a un point de vue bien déterminé.

Préférez-vous un metteur en scène très directif ou qui laisse au contraire une large part d’improvisation à ses comédiens ?

Je préfère un metteur en scène qui a un point de vue, et je pense que l’on est jamais aussi bien que lorsque l’on est dirigé, mais il y a plusieurs manières de diriger. Le metteur en scène doit à la fois laisser l’acteur s’exprimer et être capable de le mettre sur des rails qui l’emmèneront là où lui veut aller, si l’acteur produit quelque chose qui ne lui convient pas tout à fait.

Vous venez pour votre part du théâtre, et vous vous êtes livré ces dernières années à un exercice assez rare, dont vous êtes un peu devenu le spécialiste : jouer une pièce en direct à la télé : il y a eu Faisons un rêve, de Guitry, en 2007, puis Tailleur pour dames, de Feydeau, l’année suivante, L’Eloignement de Bellon en 2009, et cette année Les Fausses Confidences de Marivaux. Cela rappelle l’émission Au théâtre ce soir, dans les années 70 et 80, et permet de démocratiser le théâtre. C’est une croisade personnelle ?

Je continue de penser que le théâtre n’est jamais aussi bien qu’au théâtre, et c’est pourquoi on en fait, pour moi c’est l’art suprême. Mais on ne peut pas toujours tout voir, parce qu’on n’est pas disponible ou parce que cela se joue à Paris et que l’on habite Pithiviers, alors quoi faire ? Jouer une pièce à la télévision, c’est un moyen d’amener le théâtre là où il ne peut pas toujours aller. Et on le fait en direct parce que l’on garde la tension théâtrale réelle, qui crée un état de jeu très différent d’un tournage. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela amène les gens au théâtre : par exemple nous avons fait Faisons un rêve pour la télé, on l’a joué quatre fois et cela a fait près de six millions de téléspectateurs. Un an après on a repris le spectacle en régulier, eh bien on l’a joué un an, et c’était complet du premier jour au dernier, y compris par des gens qui avaient vu la pièce à la télé.

Glissons sur la futilité et parlons un peu chiffons. Les maisons qui vous habillent disent que vous n’êtes pas influençable.

Il y a des choses que j’aime et d’autres que je n’aime pas, et je considère que ce qui me plait est bon pour moi. Mais on peut discuter de tout…

Plus concrètement : chez qui vous habillez-vous, et pourquoi ?

Il y a Hermès, Hartwood, Arnys, Lassance, Yamamoto et Agnès B. Arnys et Hermès parce que c’est d’une qualité suprême, très léché et pas du tout ostentatoire. Hartwood est à la fois très élégant et très sport, avec des matières à l’italienne, une deuxième peau, et j’adore ça. Et effectivement, je ne suis pas influençable, surtout pour les couleurs. Je m’habille souvent en noir mais il m’arrive de faire des essais : je me demande pourquoi je ne mettrais pas tel vêtement, et tout à coup je ramène autre chose chez moi, et le plus souvent je le mets une fois et puis je le range ou je le donne parce que ce n’est pas moi. Je continue curieusement d’être un vieux minet de luxe (rire) parce que j’aime bien les vêtements,les belles matières… Alors je choisis plutôt des matières plus souples quand je ne suis pas mes régimes, pour masquer mes excès, et je me permets des choses plus cintrées quand je suis à mon poids de forme. De toute façon je fais attention, parce que j’ai besoin de plaire à ma femme et qu’elle est extrêmement vigilante sur ce point et quand je ne lui plais pas cela m’arrête immédiatement.

Une même exigence pour les chaussures ?

Je n’ai que trois marques, avec chacune ses vertus, il n’y en a pas d’autre et cela restera comme ça. Il y a Berluti, parce que c’est presque autre chose que des chaussures : c’est une espèce d’objet d’art et Aubercy qui est d’un classicisme élégant parfait et non ostentatoire, et de plus ce sont des gens délicieux. Et Tod’s pour l’été.

Vous avez au poignet une édition limitée Jaeger LeCoultre : on vous suppose également, cela va
avec le reste, amateur de jolies montres, et de belles voitures ?

J’ai plusieurs montres, j’adore celle que je porte aujourd’hui mais j’ai aussi Vacheron, Jaeger Reverso, Cartier… Je ne vais jamais vers ce qui est ostentatoire, je n’aime pas ça et je ne suis pas un panneau publicitaire.

Je vous ai connu roulant en Jaguar, puis en Saab…

Aujourd’hui je roule en Audi. C’est une marque qui est dans le design technologique, qui est technologiquement sublime, et en même temps une voiture extrêmement discrète. J’ai une A8 qui me sert à me déplacer, et un cabriolet A5 intérieur cuir rouge, que je conduis moi-même (l’A8 étant on l’aura compris conduite par un chauffeur, ndlr), et qui est ma voiture de jeune homme. Avant de mourir j’achèterai la voiture de mes rêves : l’Aston Martin DB9 cabriolet. Pour moi c’est le must, ce n’est ,pas raisonnable et ce n’est pas du tout le moment aujourd’hui, mais je me suis juré qu’un jour ou l’autre je l’aurai, et je le ferai un jour ».

Un authentique dandy

Vous êtes né en 1944, et le Château Yquem 44 fut un cru exceptionnel. Vous laisseriezvous séduire ?

“D’autant plus facilement que j’en ai trois bouteilles qui m’ont été offertes par Pierre Lurton qui veille aux destinées de ce très beau château.

En quelles circonstances les dégusterez-vous, et avec qui ?

Dans une circonstance qui ne sera pas forcément exceptionnelle, et en tout cas avec ma femme, qui est aujourd’hui bien plus balèze que moi bien que ce soit moi qui l’ai initiée.

Un cigare pour l’accompagner ?

Evidemment un bon cigare, peut-être un Lusitania… Fumer un cigare est un acte paisible pendant lequel on peut rêver.

Fils de peintre, vous êtes vous-même un homme de lumière. Une couleur préférée ?

Je m’habille toujours en noir, mais vous savez que l’on disait : « Pas de noir pour Monet, ce n’est pas une couleur ». J’aime aussi le rouge.

A cause du théâtre ?

Pas seulement. Un beau rouge profond et puissant, pour le théâtre, le sang, la vie…

Une ville façon repos du guerrier, un onguent sur les plaies de la vie moderne, trépidante,
un havre de paix ?

Je pourrais vous répondre Venise, mais je vais dire Bruxelles. D’abord parce que j’aime cette ville, et ensuite parce qu’une partie de ma vie s’y trouve : une partie de mon enfance est restée là bas, et à chaque fois que j’y retourne je vais à la rencontre du fantôme de l’enfant que j’étais, ça me détend.

Etes-vous plutôt Paris-Brest ou pied de cochon ?

Plutôt pied de cochon, mais j’adore le Paris-Brest. Les deux !

Trois adresses qui vous charment encore : hôtel, restaurant et lieu de vacances ?

Pour l’hôtel et le lieu de vacances : l’Ousteau de Baumanière, aux Baux de Provence. C’est l’un de mes lieux de villégiature, un endroit où je peux me ressourcer. Nous y allons tous les ans avec ma
femme et les enfants, et on est dans un endroit où rien de mal ne peut nous arriver. De plus on y mange sublimement, pour moi c’est le bonheur à l’état pur. Pour le restaurant, je dirais Philippe Rochas, à Crissier. C’est l’ancien restaurant de Freddy Girardet, à présent dirigé par Philippe Rochas, qui était son second et qui est pour moi le plus grand cuisinier du monde à l’heure actuelle.

Etes-vous plutôt train, voiture ou avion ?

Plutôt train, parce je trouve que c’est un endroit où l’esprit peut vagabonder, où l’on voit le monde défiler à une allure que l’on ne pourrait pas adopter soi-même, et en même temps il semble poser là pour vous. C’est pour moi le plus beau moyen de voyager puisque je ne suis pas obligé de me concentrer sur la route ni d’être dans les airs où je ne vois plus rien et où j’ai les jambes qui me remontent dans le menton.

Shanghaï : pourquoi pas ou « non merci » ?

Forcément une fois, pour voir. Cela a l’air terrible mais c’est fascinant aussi, alors je voudrais voir.

Le matin devant la glace, que se passe-t-il ?

Ah, le matin il n’y a pas de glace. Ou très peu. Je ne tiens plus à me voir, cela ne me convient plus. Cela ne m’a d’ailleurs jamais convenu, mais là je n’ai pas envie de voir. Quand on me dit que je ne fais pas mon âge je le crois, quand on me dit que j’ai du charme aussi, mais quand je me regarde dans la glace je m’aperçois que tout cela est faux ; j’essaye donc de ne pas m’y confronter pour ne pas avoir la confirmation du désastre qui tombe lentement sur