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Le e-dandy, un avatar moderne

On interroge souvent ceux qui s’intéressent au dandysme et à son histoire quant à la position de ses représentants contemporains par rapport à la technologie moderne, et notamment à l’Internet. Des questions auxquelles Massimiliano Mocchia di Cogiola répond avec le recul et la verve du néo-dandy, dénonçant au passage les dandys de la Toile plus prompts aux propos péremptoires qu’à satisfaire aux exigences dont ils se réclament.

Comment devrait réagir le dandy moderne face à la technologie ? Et surtout, comment se positionne-t-il par rapport à l’Internet ? La première question trouve sa justification dans le regrettable a priori, aussi faux que courant, que le dandy est un personnage rétrograde, excessivement attaché au passé (un passé jamais très bien défini) et anxieux de ramener son modus vivendi à une époque dans laquelle l’iPhone, voire même l’avion, n’existaient pas. Une opinion qui suggère une certaine méconnaissance du sujet, comme si ces inventions pouvaient en quelque sorte vulgariser la qualité de la vie moderne. Entendez : cette vulgarité potentielle se trouvant non pas dans le moyen de communication ou l’objet en eux-mêmes, mais dans notre manière de les appréhender et de les utiliser. Encore faudrait-il considérer ceux qu’un certain ami a déjà qualifiés de “dandys de clavier”. L’épreuve fondementale pour un élégant, son certificat, reste l’action sur-le-champ, c’est-à-dire la promenade sur le boulevard. Sortir, se promener, rencontrer du monde, se faire connaître et reconnaître, sont des activités incontournables pour le dandy contemporain. Condition qui nécessite tout de même, avec ou sans miroir, le regard des autres pour exister : l’épreuve est difficile car il se soumet de facto au jugement d’autrui. Un jugement parfois moqueur, envieux, voire féroce. Le vrai dandy, et ceci est vrai à toutes les époques, doit passer à travers cette foule mainstream admirative ou grossièrement moqueuse. Quand il n’était pas perché au Café de la Paix, le boulevardier des années 1830 apostrophait les bourgeois tout de noir vêtus. Lorsqu’on rencontre le dandy contemporain à l’Opéra, on regrette de n’avoir pas mis de cravate (on le fera certainement la prochaine fois) ou l’on remarque qu’il est temps d’acheter de nouveaux souliers car au-delà de la simplicité naturelle du gentleman sa mise nous rappelle à quel point tout est finalement vanité. Mais comme celui d’hier le dandy contemporain est aussi rebelle, et perçu ainsi par la foule, qui décèle inconsciemment dans son attitude une critique assumée du modèle de la société de consommation actuelle.
Aborder un dandy demande quelquefois un certain savoir-faire, celui-ci étant capable de retourner avec éloquence un compliment mal intentionné. Il est vrai que sortir ainsi attifé suppose un certain courage, et que le panache peut être une arme, ainsi que nous l’a prouvé Barbey d’Aurevilly. Gare aux novices trop sensibles qui reçoivent les regards des autres comme des brûlures ! L’exercice de la réalité peut se révéler impitoyable, et la route vers l’indifférence est longue et semée d’embûches quelquefois cruelles. Paraître est souvent plus périlleux qu’être.

Aussi pour affirmer leur élégance, certains peuvent préférer les déclarations aux actions.
Ainsi le “dandy du clavier”, que nous gratifierons ici du nom de e-dandy, se retranche derrière l’écran de son ordinateur pour affirmer sa prétendue singularité derrière des écrits. Personnage anonyme enfermé dans sa tour d’ivoire, communiquant avec l’extérieur via Facebook ou un blog (plus ou moins dédié à lui-même), il est le fils naturel de la rencontre entre une frustration caractéristique de notre époque et les réseaux sociaux. Le e-dandy est peut-être une regrettable dérive du genre, mais il est tenace. Usant d’un ton virulent, il existe en critiquant les autres. Sa culture va trop souvent de pair avec son savoir-faire dans le monde : ne sortant pas et ne connaissant personne, il finit par devenir plus qu’embêtant : inquiétant. Il existe de nombreux clubs virtuels dédiés à la bonne parole de ce genre de personnages qui se plaisent à gloser sur le prétendu dandysme des uns et des autres. Impitoyables quand ils parlent de gens du monde réel, ils font penser à ces vieilles dames qui feuillètent les magazines people en attendant chez le coiffeur, pour le plaisir de commenter à voix haute les moeurs de telle ou telle personnalité. Débordante stérilité. Adorant user et abuser de déclarations grandiloquentes, le e-dandy recommande les adresses des meilleurs tailleurs et bottiers sans forcément les fréquenter, parle des meilleurs magazines de mode et des meilleures réceptions – auxquelles il n’était bien entendu pas invité. Croyant se justifier en s’autoproclamantant “dandy littéraire” (formule aussi agaçante que la fameuse “beauté intérieure”), il ne peut concevoir de n’être que le pâle résultat de quelques bonnes lectures effectuées durant l’adolescence. Comme extasié par sa propre création, il finit par croire à ce personnage qu’il dote aussi généreusement que virtuellement de costumes trois pièces, chapeaux, cravates… Le voici léger, exempté des obligations des dandys de la vie réelle, mais reprenant à son compte cette insolence qui est l’ultime protection du vrai dandy. Le e-dandy use de l’arrogance de Gautier sans être jamais sorti de chez lui paré du fameux gilet rouge. Fortement satisfait de lui-même, l’imposteur finit par haïr ceux qui ont eu le malheur de le connaître, et par mépriser ceux qu’il ne connait pas.
Faute de les rencontrer au parc ou dans une soirée mondaine, il faudra aller chercher les e-dandys dans le petit appartement où, entre un pétard et une bière tiède, ils se parent du panache des autres en considérant leur vie virtuelle plus authentique et intéressante que leur quotidien (de quoi s’interroger quant à la qualité de celui-ci). Une échappatoire commode à une réalité peu flamboyante. Sans doute serait-il avisé de considérer l’Internet pour ce qu’il est : un media. Un moyen d’expression fort utile. Car n’oublions pas l’épreuve du boulevard : le savoir-vivre d’un élégant d’aujourd’hui se reconnait aussi, bêtement si j’ose dire, à sa capacité à faire retourner les passants.

L’auteur tient à remercier François-Xavier d’Arbonneau et son site internet “Savoir-Vivre ou Mourir” dont cet article est profondément débiteur.

Par Massimiliano Mocchia di Coggiola

www.mmdc-art.com