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L’ART ET LA MANIÈRE

Dante dirait « Enfer et damnation ! », Astérix « Par Toutatis ! », le capitaine Haddock « Mille sabords ! », le professeur Tournesol « Saperlipopette ! », Buck Danny « Gosh ! », le marsupilami« Houba ! »… Bref, vous venez de vous apercevoir que l’une des chaussures de votre paire favorite a une semelle trouée. Et que l’autre n’est pas bien en point non plus, ce n’est pas pour rien que l’on a inventé l’expression « les deux font la paire ». Deux solutions s’offrent à vous : soit il s’agit de drivers shoes, d’espadrilles ou autres chaussures jetables, et vous les mettez à la poubelle, soit il s’agit d’une paire de bonnes chaussures et il vous faut impérativement l’adresse d’un bon cordonnier. Le genre qui travaille dans les règles de l’art, à l’ancienne, et non qui vous colle un patin de caoutchouc en guise de cache-misère. C’est une chaussure que l’on parle et qu’il faut réparer, pas d’une écorchure sur laquelle on pose un pansement.

De plus, vous êtes d’autant plus contrarié qu’avec le temps, ces chaussures sont devenues de véritables gants pour vos pieds, et sont bien plus confortables que lorsqu’elles étaient neuves. La chaussure est comme le bon vin : elle se bonifie avec le temps… Et mérite donc à son chevet un bon médecin lorsqu’elle est malade. Car un traitement sérieux nécessite un vrai savoir-faire.

Le docteur Cordonnier commencera par enlever le bonbout à la tenaille, puis glissera la pointe d’un tournevis sous le talon avant faire levier avec l’outil pour démonter ce dernier. Ensuite il coupera au tranchet le fil de la couture petit point entre la trépointe et la semelle, afin de séparer celles-ci. Il enlèvera ensuite le fil de la même couture petit point à l’aide d’un poinçon, et vérifiera la solidité de la couture reliant la tige à la trépointe. Un contrôle aussi important que celui qu’opère un chirurgien s’assurant que la tumeur qu’il a enlevée n’a pas laissé de métastases autour d’elle. Normalement ladite couture, bien protégée dans le corps de la chaussure, est insensible à l’outrage du temps et n’a pas bougé. Mais si le (bon) cordonnier remarque qu’elle s’est détendue ou présente une usure, il la renforce, voire la recoud. Ensuite, cas particulier : certaines personnes creusant plus leurs premières que d’autres, le bon docteur ajoutera au besoin à celle-ci une chute de cuir, après avoir humifié la partie déformée. Ce n’est qu’une fois la semelle prête qu’elle sera encollée, puis plaquée contre la trépointe avec un outil appelé machinoir (sorte de tige plate arrondie à un bout et en pointe à l‘autre), puis débarrassée (au tranchet encore) du débordant de cuir dépassant de la trépointe.

Vient ensuite une opération importante : le gravurage. Il s’agit pour l’homme de l’art de former sur le bord de la semelle une entaille dans laquelle sera effectuée la nouvelle couture petit point. On parle ici de mur de montage, lequel est généralement gravuré, ainsi que montré sur notre photo. Pour les chaussures sur mesure, les bottiers pratiquent le mur rapporté : constitué d’une bande de toile collée sur la semelle, le mur qui recevra les coutures est ainsi constitué d’aune pièce rapportée. Weston est le seul qui le pratique également en prêt-à-porter. Ensuite de quoi la chaussure remontée est humidifiée avant d’être pourvue d’un embauchoir de bois, qui va tendre le cuir et minimiser les plis de marche installés sur l’empeigne. Le bon docteur Cordonnier complètera l’opération en martelant la tige aux niveaux du bout dur et des contreforts arrière puis en parachevant les lisses (les profils d’une semelle). Une intervention techniquement facile mais déterminante quant à la nouvelle allure de la chaussure ressemelée.  Avez-vous en effet remarqué à quel point les lisses de ceux qui n’entretiennent pas parfaitement leurs chaussures sont toujours écrasées, sales, abîmées (cochez la case choisie…), le plus souvent les trois à la fois ? Sans parler de ceux qui n’entretiennent pas du tout leurs chaussures, ceux qui ne leur portent qu’un intérêt limité les rafraîchissent épisodiquement et plus ou moins académiquement (pâte et crème pour les bons élèves, sticks de cirage pour les mauvais – toujours meilleurs que les cancres qui n’entretiennent pas du tout les leurs !) mais négligent les épaisseurs des profils de semelle, appelées lisses. L’amateur averti soigne leurs finitions en utilisant une râpe, de la bande abrasive et du papier de verre fin, puis de la teinture et de la cire, le cordonnier disposant d’une machine à déforme qui effectue toutes ces opérations en une fois. Enfin, celui-ci procède aux opérations de bichonnage comme le fait tout connaisseur de sa propre collection : avec un chiffon doux, un peu de pâte et de crème et beaucoup d’huile de coude. Lorsqu’il a effectué consciencieusement toutes ces opérations, la paire qu’il vous rend est mieux que neuve, puisqu’elle ajoute aux résultats de la cure de jouvence qu’elle vient de subir la conservation du confort et de la patine que n’apportent que le temps et dont le deuil était annoncé par les « Par Toutatis ! » et autres « Houba ! » rappelés plus haut.

C’est pourquoi le choix d’un bon cordonnier est si important pour le calcéophile. Toutes les photos de ce reportage ont été réalisées à la Cordonnerie Duret, à Paris, une adresse connue et reconnue des amateurs et des grandes marques, depuis 1987, pour son excellence dans la restauration et l’entretien des souliers, mais aussi des sacs à main (ne soyez pas égoïste : partagez l’adresse avec vos amies) et autres bagages.

Cordonnerie Duret – 29 rue Duret – Paris 16e – www.facebook.com/duretparis/