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La laine

Tout ce qu’il faut savoir

L’actualité nous ayant amenés à nous pencher sur la vigogne dans notre dernier numéro, il était intéressant de procéder à présent à un tour d’horizon des différents types de laine qui nous habillent été comme hiver, puisqu’aux manteaux et pulls cachemire actuels succèderont avec les beaux jours les costumes en laine d’été.

Laine

Elégance intemporelle pour le manteau de cachemire classique (photo Scabal).

En préambule rappelons d’abord qu’à la différence des fourrures, qui utilisant les peaux des animaux nécessitent l’abattage de ceux-ci, la laine est fabriquée à partir de la toison de divers mammifères, qui sont tondus puis rendus à leur vie quotidienne ; et ensuite que le mot générique de laine recouvre les diverses fibres textiles naturelles issues de la toison de différentes espèces.

Lorsqu’aucun substantif ne vient préciser son origine, la laine est issue de la toison du mouton. Il s’agit de la variété la plus courante et la plus grossière d’une spécialité qui en compte une quinzaine, lesquelles présentent des caractéristiques de douceur, de chaleur et de rareté différentes parce qu’elles proviennent d’animaux différents.

Mais si nous en parlons régulièrement, qui sait que le lambswool est de la laine d’agneau tandis que le mohair provient de la chèvre angora, et que l’alpaga est un animal de compagnie particulièrement agréable? Plus prosaïquement, qui sait le chemin effectué entre la tonte de l’animal et le vêtement doux que nous portons, ou quels sont les critères objectifs de jugement de la qualité d’une laine, au-delà de la douceur au toucher que nous pouvons tous apprécier ?

Laine

Totalement indolore pour l’animal, la tonte du mouton fournit 5 à 8 kg de laine.

Pourtant, que l’on parle de laine de mouton ou de vigogne, le processus de fabrication du tissu à partir de la fibre naturelle est toujours le même. Ainsi quel que soit l’animal qui a fourni la toison, cette dernière, que l’on appelle laine brute, est toujours plus ou moins grasse, pleine de poussières et de débris végétaux, et doit être lavée et séchée. Une étape réalisée en cinq phases : le trempage d’abord, qui vise à enlever le maximum de terre et de résidus végétaux ; le dégraissage qui permet de récupérer la suintine (laquelle sera raffinée et transformée en lanoline, qui sera elle-même utilisée dans la fabrication des produits de beauté) ; le lavage ; le rinçage et enfin le séchage, opération délicate car les travaux à venir sur les fibres nécessitent que celles-ci en conservent une infime partie, faute de quoi elles se charge- raient d’électricité statique et rendraient le cardage difficile.

Laine cardée ou laine peignée?

Désormais prêtes pour l’étape suivante, les fibres sont ensuite cardées, et pour les plus fines d’entre elles : peignées. Le cardage est une opération effec- tuée dans une machine à tambours garnis de petites pointes d’acier inclinées, qui démêle et parallélise les fibres, et débarrasse celles-ci des dernières impuretés végétales. Pour ce faire elles sont imprégnées d’une émulsion spécifique, dont la fonction est comparable à celle d’un démêlant à cheveux. La cardeuse doit son nom au chardon, plante hérissée de piquants utilisée par les premiers tisseurs pour nettoyer et assouplir leurs laines. Plus près de nous, lorsque la révolution industrielle transforma le métier, les premières cardeuses industrielles utilisaient des chardons avant que soient mis au point les tambours actuels. Et plus près de nous encore, jusque dans les années 60 les laines les plus fragiles étaient encore cardées de cette façon.

Laine

Un élégant costume croisé en pure laine vierge Scabal.

Une fois cardé, le ruban est préparé pour les opérations suivantes par le défeutrage, étape qui consiste à aligner et redresser les fibres, évitant ainsi le phénomène de feutrage, qui résulte de fibres emmêlées.
Avant d’être transformées en fils, les fibres les plus longues, qui fourniront les laines des costumes et pulls les plus fins, sont ensuite peignées, opération qui consiste à passer à travers une série de peignes de plus en plus fins, lesquels retiennent les fibres trop courtes (désignées sous le nom de blousse, que l’on utilise pour la fabrication des tweeds, lire plus loin Le Shetland), n’alignant et n’étirant que les plus longues.
Accessoirement, en chassant l’air d’entre les fibres l’opération de peignage participe de l’aspect lisse et brillant qu’aura le fil de laine peignée, à l’inverse du fil de laine cardée, dont les fibres aérées lors du démêlage sont légères et gonflantes, mais plus fragiles. Les fibres les plus courtes ne sont pas peignées et passent directement du cardage à la filature : elles donneront à terme un fil caractéristique des laines cardées, poilu et irrégulier, plus épais et rustique que celui des laines peignées, dont les fibres fines et couchées présentent un aspect plus lisse. La filature est une étape symbolique dans le processus de fabrication de la laine puisque les fibres y achèvent leur mutation en devenant des fils, par le biais des multiples étirages effectués par les métiers à filer. Concomitamment à ces étirages, la phase de filage comprend également la torsion des fils, assemblés par deux ou plusieurs brins afin d’obtenir un fil épais, régulier et solide. On appelle cette partie du filage le retors.

Enfin, last but not least, l’opération de tissage parachève la métamorphose de la fibre en tissu. Les fils obtenus lors de la filature y sont entrecroisés perpendiculairement sur des métiers à tisser pour donner le tissu. C’est ici que naissent les notions de trame et de chaîne, la première étant constituée des fils disposés dans le sens de la largeur du tissu, que la navette du métier vient entrecroiser aux fils disposés dans le sens de la longueur – la chaîne. Par ailleurs, si le processus de fabrication de la laine à partir de la fibre naturelle est toujours le même, de même les critères permettant d’étalonner les qualités de chaque fibre sont également les mêmes quelle que soit la laine considérée.

Les critères de qualité de la laine

Par rapport aux autres fibres, la principale caractéristique de la laine tient à la structure alvéolée de ses fibres, qui emprisonne de microscopiques poches d’air et lui donne un pouvoir isolant. Elle présente également l’avantage d’être facilement teinte, ce qui autorise une large variété de couleurs. Mais si nous lui reconnaissons tous ses qualités de chaleur et si nous la jugeons spontanément à sa souplesse et sa douceur, les professionnels l’étalonnent en fonction de deux critères bien précis : l’épaisseur (diamètre) de ses fibres et leur longueur. Car c’est d’elles que dépendent la qualité du filage. Et si les valeurs sont très différentes d’une espèce à une autre (de 10 microns pour la fibre de vigogne la plus fine à 80 microns pour celle de mouton la plus épaisse, voir encadré), on considère que l’on a affaire à une fibre fine en dessous de 16,5 microns, à une fibre moyenne entre 16,5 et 18 microns et à une fibre grossière au dessus de 18 microns. La longueur de la fibre détermine également la finesse du filage, dont dépendront l’élasticité et la résistance du tissu.

Le Quizz des laines : vierge, woolmark, merinos…

Mais revenons à notre Quizz : quel animal donne quelle laine ? A défaut de précision, la laine provient donc du mouton. Ajoutée aux volumes permis par la technique d’élevage extensif, le fait qu’il s’agisse de la toison complète de l’animal en fait la laine la plus courante, la plus produite et la plus économique. Pour donner un ordre d’idée, la tonte d’un mouton réclame trois minutes à un tondeur professionnel, fournit 5 à 8 kilos de laine et est effectuée une ou deux fois par an selon les élevages et l’âge des animaux, alors que la chèvre cachemire ne fournit chaque année que 80 grammes du duvet nécessaire à la fabrication de laine du même nom, et la vigogne 120 à 150 grammes tous les trois ans, soit 40 à 50 grammes par an !

Cette profusion a engendré diverses appellations, certaines vides de sens autre que strictement marketing. Ainsi une étiquette mentionnant « pure laine » ou « 100% laine » ne veut-elle rien dire et permet de suspecter une laine de très basse qualité, voire recyclée. En revanche, « Woolmark » est un label officiel signifiant que la laine provient d’animaux vivants et sains, « laine vierge » indique que le produit peut contenir jusqu’à 7% d’autres fibres, cette proportion étant réduite à 0,3% pour les produits étiquetés « pure laine vierge ». Elevé dans le monde entier, le mouton joue un rôle important dans l’économie des pays les plus producteurs, comme l’Australie et la Nouvelle Zélande, la démographie de ce dernier révélant douze mou- tons par habitant. Si les éleveurs ont réalisé au fil des ans de nombreux croi- sements afin d’optimiser la rentabilité des cheptels (notamment en croisant des races à laine longue avec d’autres afin d’améliorer les toisons de ces der- nières), les plus belles qualités de laines de mouton proviennent du mérinos.

Le Mérinos

Le merinos.

La laine de référence. Originaire d’Espagne, où elle fut longtemps jalousement conservée, la race est aujourd’hui essentiellement élevée en Australie et en Nouvelle Zélande. Le mouton mérinos produit chaque année jusqu’à 9 kilos d’une fibre longue, brillante et souple avec laquelle seront fabriqués des pull-overs de bon niveau. C’est aussi la race de mouton fournissant les fibres les plus fines, avec une moyenne comprise entre 15 et 20 microns de diamètre mais aussi et surtout le titre de laine la plus fine du monde, organisé par le tisseur italien Loro Piana (lire notre précédent numéro). Avec un fibre de 10,9 microns de diamètre, l’élevage néo-zélandais Lindis Ridges a gagné de haute lutte un record qui devient à chaque fois plus difficile à battre (le précédent record datait de 2009). La nouvelle laine la plus fine du monde primée cette année ne sera filée et tissée que lorsqu’un nouveau record aura été établi, et son prix est supérieur à celui de la vigogne !

Le Lambswool

Le lambswool.

Le lambswool.

Le lambswool est de la laine d’agneau, provenant de la première tonte des jeunes moutons âgés de six mois. Plus douces et plus chaudes que celles de l’adulte, les fibres de leur toison sont aussi plus courtes, donc difficiles à bien démêler, et présentent l’inconvénient de feutrer (lire plus haut Laine cardée ou laine peignée), ce qui justifie de les mélanger avec des fibres plus longues pour éviter le phénomène de boulochage. Pour l’anecdote, mentionnons que la toison d’agneau permet également de fabriquer le feutre utilisé par les chapeliers. Sans surprise, le lambswool est plus cher que la laine de mouton standard.

Le Shetland

Le sheitland.

Le sheitland.

Cette laine rustique provient d’une race de moutons des îles Shetland, dans le Nord de l’Ecosse, caractérisés par leur petite taille et leur résistance. Pour limiter son caractère duveteux, son fil retors peut être huilé, notamment pour la fabrication des pulls Shetland destinés aux marins pêcheurs. La laine Shetland est aussi utilisée pour la réalisation de tweeds et Harris tweeds, caractérisés par les flocons qui les parsèment, issus pour ce qui les concerne de la blousse (lire plus haut Laine cardée ou laine peignée).

L’Islandaise

A la différence de la Shetland, qui utilise deux fils retors, la laine islandaise n’en utilise qu’un et se présente donc comme l’une des plus simples et rustiques qui soit. Elle a beaucoup servi à la fabrication de gros pulls d’hiver mais est moins utilisée aujourd’hui.

Le Cachemire

La chèvre chachemire.

Avec le cachemire, nous abordons les laines issues d’animaux autres que le mouton. La plus connue est le cachemire, plus doux et plus chaud que la laine traditionnelle. Il provient de la chèvre Capra Hircus (également appelée chèvre pashmina, qui signifie cachemire en Népalais), originaire de l’Hima- laya, qui vit dans la région du Cachemire (située entre le Pakistan, l’Inde et la Chine). Dans le cours de son histoire, l’animal s’est adapté aux grands froids qui règnent dans la région (jusque -40° C en hiver) en développant une épaisse toison laineuse. A la différence des moutons, les chèvres cachemire ne sont pas tondues : les éleveurs récoltent le duvet qui protège leur cou lors de la mue, au printemps, à l’aide d’un peigne. L’opération étant entièrement effectuée à la main et la production limitée à environ 80 grammes de poil par animal et par an, on comprend le prix élevé de la laine de cachemire. Plus luxueux encore, le Baby Cachemire a été inventé par Loro Piana.

La récolte est cette fois effectuée lors du premier peignage des agneaux Capra Hircus âgés de trois à douze mois, et les fibres sont plus fines encore que celles du cachemire : entre 13 et 13,5 microns contre 14,5 à 15,5. Plus doux encore au toucher que le plus beau cachemire, le Baby Cachemire est aussi beaucoup plus précieux, un agneau ne donnant que 60 grammes de fibre, une fois dans sa vie !

Le Mohair

Laine

Le mohair.

Mêmes origines géographiques pour la chèvre angora qui donne la laine Mohair. Originaire du Tibet, l’animal est de petite taille – 30 à 50 kg – et présente une robe blanche soyeuse et lustrée. Il doit son nom à la ville d’Asie Mineure où on le découvrit au XIème siècle : Angora, devenue aujourd’hui Ankara. Et il est principalement caractérisé par la vitesse à laquelle poussent ses poils : environ 2,5 cm par mois, ce qui permet aux éleveurs de disposer de toisons d’une quinzaine de centimètres tous les semestres, chaque tête de bétail produisant ainsi environs 5 kilos de fibre par an. Autre avantage : la chèvre angora est un animal calme et docile, et vit une dizaine d’années. Et sa laine est doublement réputée par ses qualités d’isolation thermique et sa légèreté. Comme pour le Lambswool et le Baby Cachemire, le Mohair propose une variété supérieure issue des jeunes individus : le Kid mohair, qualité la plus appréciée pour les lainages et draperies. Les principaux éleveurs de chèvres angora sont sud-africains, américains, iraniens et turcs.

L’Angora

Laine

L’Angora

Changement de registre avec l’Angora, issu non d’un mouton ou d’une chèvre, mais pour l’essentiel du lapin du même nom (même si quelques initiatives utilisant les toisons de yaks et de moutons angora ont été tentées). Issu d’une mutation génétique, ce lapin se distingue par les poils très longs et très doux au toucher qui lui valent d’être élevé exclusivement pour la confection, pullovers et écharpes principalement. La mutation génétique dont l’animal a fait l’objet n’ayant pas affecté que la longueur et la texture de sa fourrure mais également la vitesse à laquelle elle pousse, le lapin angora doit être tondu tous les trois mois et fournit environ un kilo de poils par an. Récoltée au peigne en France, par tonte en Allemagne et par arrachage en Chine (pas de commentaire…), les trois principaux pays producteurs, sa toison présente de plus la particularité d’absorber l’humidité, intéressante pour la production de polos et de chaussettes notamment.

Le Chameau

Le poil de chameau est surtout utilisé pour la fabrication de manteaux classiques et élégants. Il utilise la couche inférieure du pelage de chameaux jeunes (à partir de un an), recueillie par peignage au moment de la mue de printemps et qui fournit 5 à 10 kg d’une laine dont la couleur naturelle beige est répertoriée depuis 1870 comme nuance de brun. Si certains fabricants le teignent en marron plus foncé, il est généralement laissé dans sa couleur naturelle, qui permet de lui conserver toute sa douceur. Il fait l’objet d’un commerce entre l’Orient et l’Occident depuis l’époque des Croisades et apparaît dans les récits de divers voyageurs depuis le XVIème siècle, mais ce n’est qu’à partir de la conquête de l’Algérie, en 1830, qu’il se développe en France. Alors grossière, cette laine ne servait alors qu’à la fabrication des burnous et des toiles de tente, jusqu’à ce qu’au milieu du XIXème siècle un industriel français s’avise que l’animal fournit également des fibres fines résistantes à l’humidité et à la poussière capables de donner des laines de qualité, et commence à l’utiliser pour des manteaux et des plaids luxueux, plus durables que leurs équivalents de cachemire.

L’Alpaga

Avec l’alpaga nous entrons dans la dernière catégorie d’animaux utilisés pour la fabrication de la laine : les camélidés (qui comprend chameau, dromadaire, alpaga et lama). Ce sont aussi, avec le mouton Mérinos, ceux qui fournissent les laines les plus luxueuses et les plus chères.

L'alpaga.

L’alpaga.

Les experts ont longtemps cru qu’il descendait du guanaco avant de démon- trer que sa généalogie passe par la vigogne. Il s’agit d’un petit camélidé (70 kg au maximum) originaire de la Cordillère des Andes (Argentine, Bolivie, Chili, Équateur, Pérou) où il vit en altitude, jusqu’à 4500 m. Extrêmement sociable, il est aujourd’hui élevé partout dans le monde, y compris en France, aux Etats-Unis et en Australie. Au-delà de sa fourrure, ses qualités sont telles qu’il est devenu un véritable animal de compagnie, apprécié pour son calme, sa curiosité, son caractère pacifique envers les hommes et les autres animaux, et même son intelligence si l’on en croit les amateurs. On en distingue deux espèces, une à poil long : le suri, et une à poil mi-long et frisé : le huacayo, et 22 couleurs de fourrure naturelles ont été répertoriées. Tondu une fois par an, l’alpaga fournit entre 2 et 3 kilos d’une fibre longue (ses poils mesurent entre 15 et 20 cm) nettement haut de gamme, plus légère, plus douce, plus résistante et plus soyeuse que celle du mouton, particulièrement adaptée à la fabrication de vêtements de demi-saison. D’une qualité qui peut être très élevée (12 microns), elle présente de plus la particularité de n’être jamais collante car elle ne contient pas de lanoline. Ici la qualité de laine supérieure est récoltée sur le dos de l’animal.

La Vigogne

Laine

La vigogne.

C’est la Rolls des laines, aussi pas de surprise à ce qu’on la surnomme la toison d’or. Extrêmement fine (en moyenne 12 microns), elle peut se prévaloir d’une douceur et de qualités d’isolation thermique qu’aucun cachemire ne peut revendiquer. A la différence de la plupart des autres animaux à l’origine de la laine, la vigogne ne vit qu’à l’état sauvage, sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes, principalement au Pérou. Sacré chez les Incas et extrêmement précieux (son braconnage relève de la peine de mort), l’animal est tondu tous les trois ans après avoir été rabattu vers un grand enclos au cours de chaccus, battues paysannes destinées à réunir les groupes pour la tonte, et fournit environ 500 grammes de laine brute, soit 120 à 150 grammes de laine exploitable pour la fabrication du tissu.

Ajouté à la précarité de l’espèce (classée en voie d’extinction en 1976 par la Convention de Washington, et sauvée en une trentaine d’années grâce à l’investissement de la maison italienne Loro Piana), ces chiffres permettent de mieux comprendre les tarifs étourdissants des pulls, vestes et manteaux de vigogne (lire aussi notre dossier Vigogne in Dandy n°53).

Le Lama

Laine

Le lama.

On entend généralement par lama les quatre espèces qui constituent la branche sud-américaine des camélidés : le lama lui-même, l’alpaga, le guanaco et la vigogne. Tout le monde se souvient du caractère irascible des lamas de Tintin, qui crachaient au visage du capitaine Haddock, et il est vrai que l’animal se défend et exprime sa colère en projetant des régurgitations gastriques sur ses adversaires. Vrai également que les populations andines ont domestiqué l’espèce comme bête de somme. Comme l’alpaga, l’animal s’avère facile à apprivoiser et révèle un tempérament social, discret et curieux. Sa laine, qui provient de la sous-couche de duvet, est aussi beaucoup plus chaude que la laine de mouton et est recueillie lors d’une unique tonte annuelle, au cours de laquelle chaque animal, qui pèse entre 160 et 180 kg, fournit environ 5 kg de fibre constitués d’une toison longue et grossière, qui présente la particularité d’être déperlante, et d’un duvet beaucoup plus court et plus doux.

Le Guanaco

Laine

Le guanaco.

Un peu plus petit que le lama, le guanaco adulte pèse entre 90 et 140 kg et mesure jusqu’à 1,80 m à la tête. Moins épaisse que celles du lama et de l’alpaga, sa fourrure est cependant d’une qualité que seule la vigogne sur- passe, avec une moyenne à 14 microns. Moins réputé que cette dernière, il a fait l’objet de chasse sauvage pour sa viande et sa fourrure, et est aujourd’hui une espèce protégée car menacée d’extinction et classée en annexe 2 de la Convention de Washington (de 50 millions de têtes il y a deux siècles, sa population est tombée à 3500 individus au Pérou et 300.000 en Patagonie argentine et en Terre de Feu). Vivant uniquement à l’état sauvage en groupes d’une vingtaine d’individus conduits par un mâle dominant, son territoire couvre indifféremment les prairies, forêts, déserts et montagnes d’Argentine et du Pérou. De tous les camélidés, c’est aussi celui capable de la plus grande violence pour se défendre, auquel cas il mord et frappe son adversaire de son cou et de ses pattes arrière.

Le Yak (ou Yack)

Laine

Le Yak.

Plus rare, la laine de yak provient d’un grand ruminant de l’Himalaya long- temps employé comme bête de somme en raison de sa capacité à transporter des charges lourdes (jusque 130 kg). Les peuplades tibétaines s’en servaient pour sa viande (séchée et fumée), son lait (beurre et fromages) et pour fabriquer vêtements de laine et cordes. A l’état naturel, les mâles peuvent peser jusqu’à une tonne alors que les animaux d’élevage ne dépassent guère 500 à 600 kg. Comme la vigogne et l’alpaga, ses conditions de vie sur les hauts plateaux montagneux, où la température descend en dessous de -40° C en hiver, ont amené l’espèce à développer une fourrure épaisse et très chaude. La majorité du cheptel est composée d’animaux d’élevage (env. 15 millions officiellement recensés) alors que la variété sauvage, réduite à environ 15.000 têtes, est aujourd’hui une espèce protégée.

Le Kiviut

Laine

Le kiviut.

Enfin, la dernière laine exotique proposée est le kiviut, ou qiviut (prononcez kivioute). Il s’agit de celle du bœuf musqué, qui vit dans la toundra arctique, en Alaska et au Groënland, et c’est à Dormeuil que l’on doit cette innova- tion. Cette espèce de petit bison (environ 270 kg) habitué à vivre dans des conditions très difficiles possède une double couche de fourrure, qu’il renouvelle lors de la mue estivale. Récoltée par peignage, à raison de 2 à 4 kg par animal, sa toison est faite de fibres d’environ 18 microns (un peu moins chez les femelles et les jeunes individus) plus chaudes que la laine de mouton et plus douces que le cachemire. Comme celle de l’alpaga, elle se caractérise par sa très faible proportion de suintine, qui facilite le cardage. Précision anecdotique : le kiviut est principalement commercialisé par une coopérative spécialisée basée à Anchorage, qui présente la particularité d’être détenue par des Inuits habitants les villages les plus reculés du pays.

Laine

La vigogne est la plus douce, la plus luxueuse et la plus chère des laines. Elle est généralement travaillée dans sa couleur naturelle afin de lui conserver toutes ses qualités de douceur et d’onctuosité. Ici un manteau Ermenegildo Zegna.