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Fred Astaire, le style sur la pointe des pieds

Jamais Astaire ne paraît faire d’effort. Tout le truc est là. Et n’est-ce pas, au fond, le principe de base de toute élégance ? Porter un complet et une cravate ne suffit pas à la revendiquer. Il faut encore refléter le bien-être que l’on éprouve, une certaine désinvolture, à défaut de quoi l’habit n’est guère plus qu’une panoplie, un déguisement. « Il avait un style. Ses habits étaient souvent banals, mais terriblement, extrêmement élégants, parce qu’il avait la classe. Était-il beau ?
Je pense qu’il avait du charme, et le charme est la plus belle chose au monde, n’est-ce pas ? »
dira de lui Audrey Hepburn. Personne ne la contredira. De plus, une pointe  d’ironie naturelle ne gâchait rien : « Mes chaussures ont du talent » disait-il avec l’humour et la modestie dont il ne se départira jamais au cours de sa carrière. Pas plus que d’un exigeant perfectionnisme.

Embauché en 1933 comme danseur, à défaut de mieux, par un agent de la RKO pour lequel le frêle jeune homme « perd ses cheveux, ne sait pas jouer mais danse un peu… », la vie n’est alors pas rose tous les jours pour Fred Astaire. Sa sœur, Adèle, avec laquelle il formait un duo de music-hall à succès, vient de le quitter pour convoler avec un aristocrate anglais, Sir Charles Cavendish. Fred et Adèle avaient débuté ensemble à Broadway en 1917, dans la comédie musicale Over The Top. Malgré l’échec relatif du spectacle, la carrière du jeune Frederick Austerlitz, né le 10 mai 1899 à Omaha dans le Nebraska, était lancée. Juif originaire de Linz, son père Friedrich E. Austerlitz avait émigré d’Autriche en 1892 pour se fixer dans ce Nebraska froid et rude où il épousa deux ans plus tard Johanne Geilus, une stricte luthérienne d’origine alsacienne. Heureusement, la petite famille déménage à New York en 1905. Premier tournant dans la vie du jeune Fred. Il commence à prendre des leçons de danse à l’école Alvienne.
Il est prodigieusement doué. Adèle lui emboîte le pas. Ils se produiront ensemble tout au long des années 1920, à Broadway et en Angleterre. Ayant adopté le nom d’Astaire en souvenir du surnom de son grand-père européen, Fred se fait remarquer dans des comédies musicales enlevées, surtout à partir de sa rencontre avec George et Ira Gershwin en 1922.

Auréolé d’une solide réputation de chorégraphe, Alfred Aarons lui demande d’interpréter le standard Embraceable You dans la comédie musicale Girl Crazy. Nous sommes en 1930, année importante au cours de laquelle Fred Astaire rencontre également Ginger Rogers. A sa prestation dans Girl Crazy succède le rôle principal d’une autre comédie musicale, The Gay Divorcee, écrite par Cole Porter, dont le triomphe attire le producteur Mervyn LeRoy. Celui-ci souhaite porter à l’écran ce spectacle à succès, et c’est ainsi que Fred Astaire se présente, en janvier 1933, pour un bout d’essai aux studios de la RKO.

Un bout d’essai en 1933

David O. Selznick repère immédiatement le talent du danseur, et l’engage pour servir de partenaire à Ginger Rodgers. Mais le tournage prend du retard, et Astaire apparaîtra à l’écran pour la première fois dans Dancing Lady (Le Tourbillon de la danse), aux côtés de Clark Gable et Joan Crawford. Sur la pointe des pieds, l’une des carrières les plus spectaculaires d’Hollywood vient de commencer. L’écran large lui permettra de populariser son art, celui de la danse ; avec ses trucages et les effets spéciaux naissants, le cinéma lui autorise toutes les fantaisies. Dans Mariage royal, il dansera même au plafond. « Ce qui était si extraordinaire chez Fred, c’était sa musicalité, son agilité. Il incarnait la musique dans ses films. Il inventa son propre rythme, imposa sa version de la musique » soulignait volontiers Rudolf Noureev. 1933 sera une grande année. Le 12 juillet Fred Astaire se marie avec Phyllis Potter. Quelques semaines plus tard, Carioca triomphe sur les écrans. Son premier film avec Ginger Rogers. Le couple enchaîne les films et les succès : La Joyeuse Divorcée (The Gay Divorcee), Le Danseur du dessus (Top Hat), En suivant la flotte (Follow the Fleet), L’Entreprenant Monsieur Petrov (Shall we dance), Amanda, jusqu’à La Grande Farandole (The Story of Vernon and Irene Castle) en 1939.

Après le tournage de La Mélodie du bonheur (Blue skyes), Fred Astaire fait ses adieux en 1946. A cette annonce, des milliers de lettres de protestation lui parviennent, le public ne se résignant pas à sa disparition de l’affiche. Sa retraite sera de courte durée. A l’automne 1947, Gene Kelly se casse la jambe en répétant Parade de printemps avec Judy Garland. Il appelle Astaire pour le remplacer. Astaire-Garland : l’affiche laisse rêveur. Le studio les reconduit pour un second film. Mais Judy Garland, capricieuse et irrégulière, finit par être remplacée au pied levé par Ginger Rogers : Arthur Freed reconstitue le duo mythique. Entrons dans la danse sera un immense succès. En 1950, Astaire reçoit un Oscar d’honneur pour sa contribution au monde de la comédie musicale. Sa carrière prend immédiatement un nouvel essor, et il tournera plusieurs de ses plus grands films jusqu’à l’aube des années soixante. L’un des plus délicieux reste sans doute Drôle de frimousse (Funny Face), dans lequel il incarne un photographe au cœur tendre dans le monde impitoyable de la mode, et séduit Audrey Hepburn.

Il jouait avec sa propre garde-robe

Fred Astaire obtient carte blanche pour composer ses costumes et jouera désormais avec sa propre garde-robe. Le public admire alors la plénitude de son style : coupes impeccables (made in Savile Row, bien entendu), matières nobles, mélanges de couleurs… Un chandail de cachemire turquoise noué sur les épaules d’un tweed pied-de-poule, des souliers bicolores, parfois un foulard de brigand en guise de cravate, cette dernière remplaçant la ceinture autour du pantalon, à la manière des étudiants de la haute société anglaise dans les private schools d’avant-guerre.

Moins présent sur les écrans lorsque les comédies musicales s’effacent devant un cinéma plus réaliste, l’acteur-danseur tourne alors une série d’émissions spéciales pour la télévision : en 1958 Une soirée avec Fred Astaire (An Evening with Fred Astaire) remporte neuf Emmy Awards. Il tourne dix ans plus tard sa dernière comédie musicale, La Vallée du bonheur (Finian’s rainbow), mise en scène par Francis Ford Coppola et coule à partir de cette époque une demi-retraite paisible. On l’apercevra brièvement dans Imagine de John Lennon et Yoko Ono, en 1973, mais aussi et surtout dans La Tour infernale aux côtés de Steve McQueen, pour lequel il obtient en 1975 le Golden Globe Award du meilleur acteur dans un second rôle. En 1977, il sera le Docteur Scully dans la poétique adaptation du beau roman de Michel Déon Un taxi mauve réalisée par Yves Boisset, donnant la réplique à Philippe Noiret, Peter Ustinov et Charlotte Rampling. Et puis ce sera son dernier film Le Fantôme de Milburn (Ghost Story) en 1981, après une participation à la série télévisée Galactica. Cette année-là l’American Film Institute lui remet un Lifetime Achievement Award saluant l’ensemble de sa carrière. Toujours attentif au monde qui l’entoure, et bien que vieillissant et retiré en Californie, Fred Astaire s’enthousiasme pour le jeune Michael Jackson, auquel il prédit un triomphe. Emballé par les qualités du jeune danseur, il lui écrit une lettre touchante, avec la bienveillance qui le caractérise. Emu par ce courrier, Michael Jackson dédiera à Fred Astaire son livre Moonwalk. Admiratif du perfectionnisme de son aîné, la superstar en pleine gloire déclarera humblement : « Personne n’aurait pu avoir l’habileté de Mr Astaire, mais ce que je n’ai jamais arrêté d’essayer d’imiter, c’est son style, tous les aspects de son art.
Il répétait et répétait, jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il voulait ».

Fred Astaire s’éteindra le 22 juin 1987 à Los Angeles, des suites d’une vilaine pneumonie. A quatre-vingt huit ans, il faisait encore l’admiration de ses voisins et amis pour son impeccable élégance.

Une icône indémodable

Pourquoi est-il devenu une référence en matière de style ? De prime abord, son art semble marqué par une époque. Les chorégraphies élégantes et un rien mondaines semblent pour toujours appartenir aux « musicals » de l’âge d’or d’Hollywood, à peine maintenues en vie par les comédies de Broadway, nostalgiques à souhait. Il n’en est rien. Maîtrisant le classicisme, les figures et les codes, Astaire s’en joue superbement, comme en apesanteur. Il en est de même de son allure et de son apparence. A l’évidence, l’acteur représentait le contrepoint à l’élégance parfaite mais un rien figée d’un Randolph Scott ou d’un Cary Grant.

A l’inverse de ses pairs, immuablement parfaits mais un rien apprêtés, Astaire ne cessait de bouger et mettait ses vêtements à l’épreuve du mouvement. La silhouette devait être marquée mais pas capturée, le corps drapé mais non ligoté. S’il apparaissait fréquemment en tenues très formelles – habit et chapeau huit-reflets, le fameux « top hat, white tie and tails », jaquette ou tenue de soirée – sa préférence, à la ville, allait aux vestons sport et aux pantalons souples, principalement de flanelle et de velours. Il laissait la serge et les gabardines aux banquiers et aux amiraux. A la souplesse de l’étoffe répondait la désinvolture légère des gestes. Si les manières étaient toujours impeccables, Fred Astaire étant la délicatesse même, avec une exquise politesse et de constantes attentions pour les dames, il n’était jamais guindé ni maniéré. Au moment de danser la Carioca avec Ginger Rodgers, d’un petit geste vif, précis et souple, le voici qui retroussait ses manches de veste sur l’extrémité de l’avant-bras, comme le feront trente ans plus tard les danseurs de rue ou Jean-Michel Basquiat. L’avant-garde se nourrissant de classiques, et vice-versa. A une époque où tout homme, quels que soient sa classe sociale ou son milieu, portait le veston, la cravate et le chapeau, l’autre élément marquant du vestiaire de Fred Astaire était la couleur. Il faudra, hélas, attendre la deuxième partie de sa carrière pour s’en rendre compte. De quelle teinte pouvait être sa cravate lorsqu’il faisait virevolter ses partenaires ? Mystère.
Une fois la mention « Color by Deluxe » au générique, le public pourra découvrir une explosion de teintes pastel ou vives. Captant l’essence de la masculinité, doué d’une parfaite assurance et d’un soupçon d’audace, Fred Astaire parvint à concilier l’inconciliable : tradition et modernité. En matière de style, le danseur réussissait le grand écart, tant recherché par les créateurs contemporains, entre élégance chic et allure décontractée, coupes affûtées et mouvement naturel. Sans doute est-ce le moment d’employer l’adjectif « indémodable ».