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Frank Sinatra, l’indémodable crooner

Juillet 1969, le monde entier retient son souffle : Appolo XI est en route dans la Lune.  Neil Armstrong demande à la NASA un peu de musique. En plein vol spatial, les astronautes qui vont les premiers marcher sur notre plus proche satellite entendent la voix de Frank Sinatra qui leur chante Fly Me To The Moon…

Quarante ans plus tard, Frank Sinatra est à nouveau sur le devant de la scène. Les rumeurs vont bon train concernant le casting du prochain Martin Scorsese, qui pourrait réunir pour son nouveau biopic le duo Al Pacino – Robert de Niro (premier pressenti) ou en constituer un autre constitué de son acteur fétiche Leonardo di Caprio et de la superstar Georges Clooney, tandis qu’un florilège de beaux enregistrements ressortent des bacs, Universal ressortant depuis le printemps les albums réalisés par le crooner dans les années soixante et soixante-dix : musicalement sa période la plus intéressante et la plus aboutie.

Au faîte de sa gloire, Sinatra règne alors en maître sur Las Vegas et Hollywood avec ses copains du Rat Pack. Cette « bande de rats », constituée autour de lui comme une garde prétorienne de Dean Martin, Sammy Davis Jr et Peter Lawford, mène une vie joyeusement débridée et enchante le public. Ultra perfectionniste, celui que l’on surnomme alors The chairman of the board – « le grand patron » – s’entoure des meilleurs musiciens et arrangeurs de son époque. La liste est longue, mais il faut surtout en retenir ses magnifiques collaborations avec Antonio Carlos Jobim, Count Basie ou Quincy Jones. L’enregistrement en live au Sands de Las Vegas, notamment, est entré dans la légende.

En cinq décennies, le chanteur à la voix de velours s’est imposé comme une personnalité marquante du monde de la musique et une figure américaine. Dans une très riche biographie, « Frank Sinatra, les images d’une vie » (YB Editions), Frédéric Brun – déjà auteur l’an dernier d’un ouvrage comparable consacré à Cary Grant – nous plonge dans les mystères et les splendeurs de cette aventure hors du commun. Il montre comment Sinatra, fils d’immigrés italiens né le 12 décembre 1915 à Hoboken, une banlieue minable de New York, va conquérir le monde et devenir bien plus qu’un chanteur pour midinettes. Sinatra voulait tout et tout de suite : la gloire, l’argent, le succès, les femmes. Malgré une infirmité de naissance et une silhouette frêle, il se lance dans la chanson, pour imiter Bing Crosby, son idole. Les relations douteuses de sa mère aident bien.

Toute sa vie, le chanteur restera un gamin fasciné, dans l’ordre, par les gangsters et les politiciens. Ses liens avec le milieu et le clan Kennedy sont connus. Outre sa voix extraordinaire, Sinatra a forgé sa légende avec ses costumes impeccables, ses grands yeux bleus et les paroles langoureuses de ses chansons, mais aussi par ses transgressions. De Picasso à Hemingway en passant par McQueen ou Brando, ce sont souvent les paradoxes qui font les grands mythes. En grand écart permanent, Sinatra mouille dans des affaires louches et prend parti pour de grandes causes. Chanteur de charme, il n’hésite pas à envoyer ses gardes du corps tabasser un journaliste qui a commis une mauvaise critique, et se montre d’une misogynie sans bornes. Mêlant le sublime au pathétique, il a vendu sans états d’âme des millions d’albums et… des boîtes de sauce tomate à son effigie. L’acteur remporte un Oscar pour son interprétation impressionnante dans Tant qu’il y aura des hommes et tourne avec nonchalance des films peu glorieux. Même à la fin de sa vie lorsque la voix était moins impressionnante, il conservait sur scène ce magnétisme rare qui fait les grands performers du show-business américain.

Séducteur impénitent, la star ne se remit jamais vraiment de sa turbulente liaison avec Ava Gardner. Même dans les bras de Marilyn Monroe, Marlène Dietrich, Lauren Bacall ou Mia Farrow, pour ne citer que les plus célèbres car la liste de ses conquêtes est longue comme un jour sans pain. Ol’Blue Eyes et « le plus bel animal du monde », selon la formule de l’affiche du film La comtesse aux pieds nus, formaient un couple aussi magnétique que deux aimants, et les deux amants s’attiraient et se repoussaient à la fois.

A travers le texte et les images de ce beau livre très richement illustré, Frédéric Brun montre la complexité et les paradoxes du personnage. Passionné mais sans complaisance, l’auteur livre nombre d’anecdotes qui éclairent le personnage Sinatra tant côté scène que côté coulisses. L’auteur ne ménage pas la vedette, rappelle qu’il a plus d’une fois mis le genou à terre, lève le voile sur diverses cachoteries et autres « propositions qu’on ne peut pas refuser » qui ont permis au chanteur de démarrer puis de poursuivre sa carrière, tout en nous entraînant dans l’univers du chanteur durant les années flamboyantes de l’époque Rat Pack. L’éclat de sa personnalité ne doit cependant pas occulter que Frank Sinatra a également été le chef de file d’un courant musical toujours prisé aujourd’hui, inventant une musique de variété à la fois luxueuse et populaire, soignée et sophistiquée mais dansante. Des standards de la musique américaine qui sont devenus des succès mondiaux et qui se fredonnent sur tous les continents. Portant à son paroxysme le style crooner inventé par Bing Crosby et Nat King Cole, The Voice a défini les codes encore en vigueur de l’artiste chic et romantique qui amène chaque femme dans la salle à croire qu’il ne chante que pour elle. Un style musical de nouveau en plein essor avec la vogue actuelle des nouveaux crooners, de Harry Connick Jr à Jamie Cullum en passant par Michael Bubble, Diana Krall, Melody Gardot ou Thomas Dutronc. Bien des artistes confirmés se sont aussi frottés à ce style, parfois à contre-emploi de leur image, comme Seal ou Robbie Williams, pour réaliser leur rêve d’endosser le temps d’une soirée (ou d’un album) le smoking du crooner, le cycle des modes faisant que le public apprécie à nouveau ces séduisants voyous en costume cravate.

Frédéric Brun ouvre d’ailleurs les portes du dressing de la star. Tout jeune déjà, Sinatra porte beau. A douze ans il se fait déjà remarquer par ses vestons à carreaux et ses chapeaux noirs, à la manière des grands truands du milieu. Avec son regard bleu perçant, le chapeau à petits bords deviendra l’un de ses symboles, tout comme ses polos orange, sa couleur favorite. « Le vestiaire compte beaucoup dans la vie de Frank, souligne Frédéric Brun : Enfant, sa mère lui offrait déjà de beaux habits. Dès ses débuts, il est une gravure de mode pour égaler Bing Crosby. Puis il façonne son style. Sur scène, il est toujours impeccable, avec un rien de désinvolture. Excessivement maniaque, il est intraitable sur la tenue de son linge et se change plusieurs fois par jour. Complet sombre, un mouchoir blanc plié en quatre dans la poche, ou bien un veston de tweed avec une cravate un peu desserrée, le point central de la garde robe étant bien sûr le smoking. Toute la garde-robe est également étudiée, précise encore l’auteur : costumes, chemises, boutons de manchettes, aucun détail n’est laissé au hasard. Sous la cravate, une épingle en or massif ferme le col de la chemise. Le chapeau vient toujours de chez Cavanaught, les chemises sont griffées Brooks Brothers, jamais de lunettes de soleil. Un avion spécial apporte de Londres les flacons d’eau de Cologne Yardley. Au poignet, une Reverso de Jaeger-LeCoultre, une Tank de Cartier en or ou une Audemars Piguet Royal Oak ». The Voice lancera même certaines modes, comme le manteau jeté négligemment sur l’épaule pour mieux montrer un  beau costume. Sinatra aimait le faste de la grande vie. Suites dans les meilleurs hôtels garnies de grands bordeaux et de jolies filles, jet privé pour des virées improvisées et alcoolisées, limousines qui s’étirent comme une nuit de fête perpétuelle. Il lui fallait tout. Avec lui, c’était tout ou rien. All or Nothing at All dit la chanson, comme un sous-titre.

Décédé en 1998 à l’âge de 82 ans, Sinatra aura ­régné en maître pendant son demi-siècle de carrière. A sa mort, il reçoit des hommages nationaux comme un chef d’Etat ou un héros national. Le mauvais garçon du New Jersey avait réussi à s’imposer mondialement, par son charisme et son talent, mais aussi par la qualité de son travail et de ses enregistrements, comme une des personnalités les plus en vue de la musique.

 

 

Frank Sinatra, les images d’une vie par Frédéric Brun – YB Editions