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Bunny Roger, l’exception qui confirme la règle

On se réfère souvent aux grands dandys du XIXème pour évoquer les grands élégants qui marquèrent leur époque et leur société par leur goût et leurs tenues irréprochables autant que par des saillies verbales passées à la postérité. Voir en Gabriele d’Annunzio le dernier d’entre eux est chose commune mais ne rend hommage ni à la réalité ni à ceux qui personnifièrent dans la période contemporaine le courant lancé par Brummell et Byron. Bunny Roger, décédé en 1997, fut de ceux-là et démontre qu’il y a bien eu de « grands dandys XXème ».

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John Galliano lui a dédié sa collection automne-hiver 2010, nettement typée dandy style, et Hamish Bowles, rédacteur du Vogue américain et grand dandy devant l’Eternel, s’est contraint à un régime draconien pour pouvoir entrer dans ses costumes, qu’il acheta aux enchères après sa disparition. Neil Munro – dit Bunny – Roger, fut indiscutablement l’un des authentiques grands dandys du XXème siècle, position intéressante s’il en est puisqu’elle fait écho aux déclarations péremptoires de tous ceux qui considèrent que la nécessité de travailler pour vivre propre aux temps modernes, a sonné définitivement le glas du mouvement.

galliano AH2010Né à Londres en 1911, Neil Munro Roger hérite des traits fins de sa mère, qui est de l’avis de tous d’une étourdissante beauté. Son père Sir Alexander est un brillant homme d’affaires qui parviendra à éviter les pièges de la crise de 1929 à sa famille, qui vivra toujours dans l’opulence. Passionné par les vêtements depuis sa plus tendre enfance, Neil est décidé à devenir couturier, et après des études secondaires à Oxford il intègre l’école de dessin Ruskin de la fameuse université, dont il est renvoyé dès la première année pour « activités homosexuelles » (sic). Le début des années 30 le voit occuper son oisiveté en fréquentant assidument les parties londoniennes les plus huppées, parcourir l’Allemagne dans l’une des Rolls Royce de son père et se faire engager comme assistant dans le prestigieux studio de création Waring & Gillow, qui décore les plus beaux palais et les plus beaux yachts. Sur les conseils du couturier Edward Molyneux et grâce à l’appui financier de son père, il ouvre sa maison de couture en 1937. La personnalité de ses créations lui vaut rapidement la fidélité d’une clientèle réputée, dont la personnalité la plus célèbre est Vivien Leigh, qui vit alors avec le très shakespearien Laurence Olivier et s’apprête à tourner Autant en emporte le vent.

Lorsque la guerre éclate, Roger s’engage dans l’artillerie et multiplie les exploits personnels, en Italie et en Afrique du Nord. Mais au-delà de ses faits d’armes, c’est déjà par son attitude qu’il marque les mémoires, marchant au combat un foulard de mousseline de soie autour du cou et un exemplaire du magazine Vogue dans la poche, et répondant « Shopping ! » à un soldat qui lui demande ce qu’il vient faire là sous le déluge de bombes qui pilonne le monastère de Monte Cassino.

Démobilisé, l’ex-couturier devenu héros de guerre ne fera plus parler de lui qu’en sa qualité de dandy. Rendu à la vie civile, il retourne à sa passion en étant engagé dans l’atelier du tailleur Fortnum & Mason, où il peut utiliser l’expérience de la coupe acquise chez Waring & Gillow.

Homosexuel flamboyant, Roger ne reste pas longtemps employé dans la maison de Piccadilly : il devient célèbre dans le Londres de l’après-guerre pour son propre vestiaire, vertigineux, qui comptera jusqu’à 150 costumes et 600 paires de chaussures (dont quatorze paires de spectator shoes bleu et blanc) – les uns et les autres réalisés sur mesures, faut-il le préciser ? – et pour les soirées à thème et les fêtes qu’il donnait, aussi somptueuses qu’extravagantes.

C’est à Watson, Fargerstrom & Hugues, sur Savile Row, qu’il confie le soin de l’habiller, et à Poulsen & Skone celui de le chausser, les livres des deux maisons indiquant qu’il se fait faire une quinzaine de costumes par an, pour environ 2000 £ des années 60 (env. 16.000 € actuels) par costume, et systématiquement pour chacun d’eux quatre paires de chaussures.

Du raffinement et de l’audace

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Nettement teintées de style edwardien, ses préférences allaient aux costumes aux vestes très cintrées (trois pinces de taille permettaient d’obtenir le fit désiré) et aux pantalons slim (toujours à bas simples car il avait horreur des revers), qu’il aimait accessoiriser de bottines Chelsea ou de guêtres.

Fidèle à Savile Row pour l’ordinaire, il avait sans surprise le don de repérer les bons tailleurs locaux lors de ses vacances, qu’il prenait en Italie – c’est d’ailleurs pour des vacances à Capri qu’il se fit faire, en 1949, un pantalon très près du corps qui resta au catalogue de son tailleur sous le nom de « pantalon Capri ».

C’est à lui que l’on doit, dans les années 50, la vogue de la silhouette néo-édouardienne caractérisée par des vestes à quatre boutons très épaulées et très cintrées, des pantalons slim et des gilets coordonnés ou contrastés, et exclusivement des chemises à poignets mousquetaire. On lui connaît un goût avéré pour les tartans de sa terre d’origine (ses deux parents étaient Ecossais), de préférence dans les tons bleu céruléen, lilas et rose, et une attention toute particulière aux accessoires : œillet de boutonnière cité plus haut et boutons de manchettes de pierres précieuses – notamment le rubis qu’il affectionnait particulièrement. Attentif au plus petit détail, il relevait ses revers d’œillets coordonnés à la couleur de sa veste.

Comme la majorité des autres grands dandys, et notamment les dandys du XXème siècle comme Boni de Castellane ou le baron Lopez, Bunny Roger affichait des proportions mesurées propices à une silhouette fine et élégante : le catalogue Sotheby’s édité pour la vente aux enchères de ses costumes indiquait une taille de 29, un tour de poitrine de 40 (soit des vestes de taille 50) et des chaussures en 7 (soit un petit 37 français actuel). Dans le détail, les costumes proposés constituaient une sorte d’inventaire à la Prévert du vestiaire du parfait élégant : à côté de toute une collec- tion de costumes classiques noirs, gris et bleu marine, on admirait de nombreuses créations d’une élégance parfaite, ensembles Prince de Galles de couleurs diverses, vestes à toute petite fermeture, gilets droits et croisés, avec et sans revers, petits cols à crans tailleur, cols châle et cols officier, unis, carreaux, rayures, et pièces nettement typées jaune canari, rouge corail ou vert amande…

Une collection de chaussures hors du commun

Celui que ses exégètes britanniques appellent encore « le dandy des dan- dys » avait également constitué une collection de chaussures mémorable. Lorsqu’il aimait un modèle il en achetait plusieurs paires, qu’il patinait et glaçait lui-même, ses patines de prédilection étant le « whisky de Cordoue », la « coquille de Cordoue » et la couleur thé obtenue en transparences. Plus pointu dans le détail, il aimait aussi à personnaliser ses chaussures, notamment en les dotant de lacets rouges pour accessoiriser ses boutons de manchettes en rubis préférés.

Bien né, Bunny Roger n’était cependant pas prédestiné à devenir le paran- gon d’élégance qu’il fut dans la bonne société londonienne des années 50 et 60. Son goût très sûr associé à un style audacieux et coloré en fit un rival de ses homologues royaux en termes d’élégance, d’excentricité et d’attention aux détails – un mariage sans équivalent aujourd’hui comme hier.